La Liberté

Roy Hodgson jette l'éponge

Football • Le terrible couac contre l'Islande est celui de trop pour Roy Hodgson. Quelques minutes après le match, le sélectionneur anglais a annoncé son départ.

Le contrat de Roy Hodgson (68 ans), qui était en poste depuis 2012, arrivait à son terme après l'Euro 2016. Il aurait pu être prolongé si l'Angleterre avait réalisé un bon parcours en France. © DR
Le contrat de Roy Hodgson (68 ans), qui était en poste depuis 2012, arrivait à son terme après l'Euro 2016. Il aurait pu être prolongé si l'Angleterre avait réalisé un bon parcours en France. © DR


ATS

Publié le 28.06.2016

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Le contrat de Roy Hodgson (68 ans), qui était en poste depuis 2012, arrivait à son terme après l'Euro 2016. Il aurait pu être prolongé si l'Angleterre avait réalisé un bon parcours en France.

Mais après l'élimination dès les 8es de finale contre l'Islande à Nice (1-2), il était clair que la position de l'ancien sélectionneur suisse était devenue intenable.

«J'aurais aimé rester deux ans de plus, mais c'est à quelqu'un d'autre de prendre le relais», a reconnu le technicien, qui avait survécu à l'élimination sans gloire de l'Angleterre au premier tour de la Coupe du monde au Brésil il y a deux ans.

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Une terrible gueule de bois

L'Angleterre va se réveiller mardi avec une terrible gueule de bois, pour la deuxième fois en moins d'une semaine. La faute cette fois non pas au vote de son peuple, mais à son équipe nationale, qui a déçu sur toute la ligne en perdant à Nice son 8e de finale de l'Euro 2016 contre l'Islande (1-2). Pour cette dernière, le conte de fées se poursuit: prochaine étape, dimanche contre la France en quart de finale.

C'est à un début de match à rebondissements que les spectateurs massés dans le stade de Nice ont eu la joie d'assister. Dès la 4e, Sterling obtenait un penalty que le capitaine Rooney transformait pour signer son 53e but en équipe nationale, pour sa 115e sélection.

Mais ceux qui pensaient les Anglais sur la voie royale se trompaient. Lourdement. Moins de deux minutes plus tard, la défense blanche se trouait sur une touche de Gunnarsson prolongée par Arnason pour Ragnar Sigurdsson, qui égalisait. Un but comme il en est marqué chaque week-end sur les pelouses des divisions inférieures en Angleterre...

La catastrophe

Les boys de Roy Hodgson ne semblaient cependant pas trop choqués. Ils pressaient, et une frappe d'Alli manquait de peu la cible (15e). Puis, la catastrophe: sur sa deuxième attaque, l'Islande passait devant, sur un tir de Sigthorsson sur lequel Hart faisait, une fois encore, mauvaise figure (18e). La partie bleue du stade exultait.

Jusqu'à la pause, l'Angleterre tentait de retrouver ses esprits, mais sans résultat tangible. Elle cherchait son salut dans s'improbables frappes lointaines, ses attaquants n'arrivant pas à faire la décision dans la zone de vérité face à une défense islandaise très bien organisée. Les balles arrêtées étaient aussi très mal exploitées.

Manque d'idées

La première occasion après le repos était islandaise: Hart sauvait sur une bicyclette de Ragnar Sigurdsson (55e), alors que la jouerie anglaise balbutait de plus en plus, à l'image d'un Rooney qui perdait ballon sur ballon. Les Three Lions manquaient de précision dans leurs passes, mais aussi d'idées pour déstabiliser la muraille bleue.

Il fallait attendre la 79e pour voir une demi-occasion anglaise, une tête de Kane captée par le portier islandais. Puis sur contre, Gunnarsson manquait de peu le coup de grâce (84e), se brisant sur Hart. Dans les arrêts de jeu, deux ou trois actions chaudes se déroulaient dans la surface islandaise, mais il n'y avait pas de happy end pour les Anglais.

Traumatisme

Après le Brexit, l'Angleterre a vécu un deuxième traumatisme en moins d'une semaine. Son élimination constitue une véritable humiliation pour la verte Albion, surtout dans les circonstances dans lesquelles elle s'est produite. Car les Islandais n'ont absolument rien volé.

Une fois encore, les Three Lions ont donc lamentablement échoué dans un grand tournoi international. Comme toujours, certains les considéraient sinon comme des favoris mais au moins comme de sérieux outsiders. Mais la vérité du terrain offre une image bien différente : la sélection anglaise, même si elle s'est promenée dans les qualifications (10 matches, 10 victoires), est très loin de figurer parmi l'élite du continent européen.

Si la Premier League demeure inégalée en termes d'intensité et de suspense, l'équipe nationale n'est qu'une grosse illusion. Les échecs répétés ne trompent pas. Et celui-ci, contre un vaillant petit poucet qui est en train de marcher sur les traces de Leicester, va être très mal ressenti. Il a coûté son poste à Roy Hodgson, déjà contesté et dont le crédit a chuté aussi vite que la livre sterling et les marchés suite au Brexit. Il a tiré les conséquences et annoncé son départ quelques minutes après le match.

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