La Légion comme patrie
Les légionnaires suisses n’étaient pas des «têtes brûlées» mais souvent de pauvres gosses sans avenir
Propos recueillis par Pascal Fleury
Temps de lecture estimé : 11 minutes
Mercenaires » Des «têtes brûlées», ces Suisses qui se sont engagés dans la Légion étrangère en Indochine ou en Algérie? Des «va-t-en-guerre» sans peur et sans reproche au service de la France coloniale? Pas vraiment, si l’on en croit une étude fouillée de l’historien bâlois Peter Huber, récemment publiée en allemand*. Ces volontaires étaient en fait souvent de pauvres enfants placés, malmenés, abandonnés par la société, qui n’avaient plus d’autre issue que de s’engager pour avoir du travail.
Qui étaient ces légionnaires suisses au service de la France?
Peter Huber: Le portrait type du légionnaire suisse, c’est un jeune homme de 21 ans, qui a eu une enfance difficile, est marginalisé sur le marché du trava