Frida Kahlo, artiste en lambeaux
Angélique Eggenschwiler
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Le mot de la fin
Le 17 septembre 1925 aux environs de dix-sept heures mexicaines, une rame de tramway rencontre l’abdomen d’une jeune fille dans une rue de la capitale. Le choc est violent: une barre de fer transperce sa cavité pelvienne en broyant ses os, sa jeunesse et son sourire. On la ramasse en morceaux sur le trottoir. Ça se passe à Mexico, c’est l’utérus de Frida Kahlo.
On recollera les morceaux sur le billard. Des éclats de fillette craquelée sur le seuil de ses vingt ans. Son bassin est brisé. On plâtre sa colonne, on recolle ses vertèbres, ses côtes et ses espoirs de remarcher un jour. Elle en sortira pleine de plâtre et de rage mais vivante comme jamais.
Et détruite comme personne. Son corps est une prison, un corset de douleurs qu’elle vomit sur la toile durant ses mois de convalescence. Nombreux les mois, comme les mots qu’elle cou