Le soir où on cesse de bien dormir
angélique eggenschwiler
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Le mot de la fin
Vous la connaissez, la petite phrase du réveil? Celle qu’on glisse au café, au saut du lit ou au coin de l’oreille. La petite phrase qui déguise un «bonjour», «je t’aime» ou «je suis désolé pour hier soir». Vous l’avez déjà entendu, murmuré peut-être, ce «Bien dormi?» qui ne dit rien, et tout, et trop peut-être.
Il en dit trop assurément. Vous avez répondu «Bien merci» sans y penser, comme le «Salut ça va?» qu’on lâche au coin de la rue ou dans le combiné. Ça en dit long, ces petites phrases cent fois resservies, réchauffées, rissolées sur un lit de banalités.
Vous ne vous rappelez pas? Vos premiers «Comment tu vas?» ou «Tu as bien dormi?», ceux qui sentaient les Corn Flakes ou la tart