Le temps et l’odeur du Mercurochrome
Angélique Eggenschwiler
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Le mot de la fin >> Un samedi dans une station de lavage automobile. Il nettoie la voiture. Je reste à l’intérieur pour regarder l’eau ruisseler sur les rétroviseurs. Soudain j’ai huit ans, peut-être neuf, comme lorsque j’avais la grippe et un œuf à la coque, une cuillère de sirop pour faire passer la toux, un peu tendresse pour faire passer le tout.
L’enfance a ce petit goût d’édulcorant, et l’odeur du Mercurochrome. La vie est moins sucrée en grandissant. Quand il n’y a plus personne pour nous consoler, pour laver la voiture en nous laissant sur le siège enfant. C’était bien d’être passager, c’était mieux qu’au volant, c’était bien d’être enfant.
On pouvait fermer les yeux en voiture, se laisser conduire, guider; sur la route ou le droit chemin, il y avait toujours qu