Les somptueuses noces de janvier
angélique eggenschwiler
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le mot de la fin
Vous avez déjà entendu le bruit de la neige? Celui de nos pas qui crissent dans son silence. On reconnaît l’hiver à sa façon de couper le son. Le monde, d’habitude si bavard, est aphone quand il neige. Il se tait mais laisse des traces; de passants, de passage et de vie.
On s’imprime sur des trottoirs immaculés: un trente-quatre côtoie une foulée canine et deux paires de sabots sur le tracé d’un déambulateur. Il y a du monde sur les sentiers, mais personne sur notre chemin.
L’hiver vide les rues. Il couvre les immeubles et les frileux; on rentre les grand-mères, elles rentrent leurs géraniums, il habille leurs caniches. C’est beau l’hiver. Ça fait le bonheur des enfants et des climato-sceptiques. Et puis, il y a le pot-au-feu, la tartiflette et les chaussettes en laine. Le pyjama qu’on ne quitte plus; comme l