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Disparition d'une artiste vaudoise

Emilienne Farny est décédée à l'âge de 76 ans. De peinture en peinture, l'artiste lausannoise s'est consacrée à ce qu'elle avait sous les yeux: Paris en chantier, les villas cossues et les paysages aseptisés de la Suisse, les décors urbains, le béton

Emilienne Farny à la Fondation Gianadda, en Valais. © Keystone
Emilienne Farny à la Fondation Gianadda, en Valais. © Keystone
Emilienne Farny a participé à de nombreuses expositions en Suisse et à Paris, et encore tout récemment, en mai, à Renens. © DR
Emilienne Farny a participé à de nombreuses expositions en Suisse et à Paris, et encore tout récemment, en mai, à Renens. © DR

ATS

Publié le 10.06.2014

Née en 1938 à Neuchâtel, Emilienne Farny est décédée samedi, a annoncé mardi sa famille . Elle avait suivi l'Ecole des Beaux-Arts de Lausanne. En 1962, elle s'établit à Paris, où elle découvre le pop art. Elle y peint sur le thème de la transformation du paysage urbain. Dix ans plus tard, l'artiste revient s'installer à Lausanne.

Dans ses séries successives, l'artiste cultive une technique rigoureuse. Elle prend le parti de la réalité et s'attaque aux apparences: «Le Bonheur suisse» et ses villas mornes dans la campagne, «le Regard», où les personnages se cachent derrière des lunettes noires, des «Paysages après meurtre», où la nature est contemplée par des personnages vus de dos.

Dans ses travaux les plus récents, Emilienne Farny se consacre aux aspects les plus significatifs du décor urbain, graffitis, publicité, parkings, sous-voie, fenêtres sur cour, bancs et trottoirs. Depuis 2000, elle réalise également des sculptures par assemblage, notamment sur le thème de la démolition urbaine.

«Je n'explique pas le monde, je le peins avec sa folie, sa tendresse, son désarroi et sa solitude surtout. Dans toute sa beauté aussi, celle qui niche partout pour qui sait la débusquer. Je n'ai aucun message à transmettre, sinon un instant d'éternité volé au quotidien», disait la Lausannoise à propos de son oeuvre.

Emilienne Farny a participé à de nombreuses expositions en Suisse et à Paris, et encore tout récemment, en mai, à Renens. Elle était la femme de Michel Thévoz, ancien directeur de la Collection de l'Art brut à Lausanne.

 

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