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L'entreprise Switcher mise en faillite

Le Tribunal d'arrondissement de Lausanne a prononcé jeudi la faillite de l'entreprise textile vaudoise Switcher, qui emploie une quarantaine de personnes. Un recours est possible dans les dix jours.

La vitrine d'un magasin d'habits Switcher à Lausanne. © KEYSTONE
La vitrine d'un magasin d'habits Switcher à Lausanne. © KEYSTONE
Robin Cornelius, fondateur de l'entreprise Switcher, arrive à une audience de faillite de l'entreprise devant le Tribunal d’arrondissement ce jeudi 26 mai 2016 à Lausanne. © KEYSTONE
Robin Cornelius, fondateur de l'entreprise Switcher, arrive à une audience de faillite de l'entreprise devant le Tribunal d’arrondissement ce jeudi 26 mai 2016 à Lausanne. © KEYSTONE

ATS

Publié le 26.05.2016

La baleine jaune boit la tasse. Le Tribunal d'arrondissement de Lausanne a prononcé jeudi la faillite de l'entreprise textile Switcher. La société affiche 9 millions de pertes au bilan des premiers mois de 2016. Une quarantaine d'employés vont perdre leur emploi.

L'audience a été courte. Après quelques échanges, la présidente a prononcé la faillite de l'emblématique entreprise à la baleine jaune. "Il est difficile de nier l'état de surendettement de la société. On est largement dans un état d'insolvabilité", a-t-elle dit. Sa décision peut faire l'objet d'un recours dans un délai de 10 jours.

Les salaires et les charges sociales ont dans l'ensemble été payés jusqu'en mars. Mais depuis avril, les employés ne reçoivent plus leur dû et les marchandises ne sont plus livrées. Me Olivier Cherpillod, le représentant des administrateurs indiens de la société, ne "voit pas de perspectives d'assainissement de la situation". Il a déposé une requête de dépôt de bilan.

Pertes accumulées

La situation financière exacte de l'entreprise est difficile à évaluer. Après des déficits en 2013, 2014 et 2015, la société aurait accumulé pour 9 millions de pertes durant les premiers mois de 2016. Il y a deux semaines, les créances atteignaient 4,6 millions de francs. D'autres cas pourraient s'annoncer.

Les représentants des créanciers, présents à l'audience, ont regretté le manque d'informations sur la réelle situation comptable de l'entreprise. L'un d'entre eux - représentant des fournisseurs portugais - s'est réservé le droit de recourir contre la faillite, si le surendettement n'est pas prouvé.

Le dossier est désormais entre les mains de l'office des faillites. Il organisera lundi matin dans les locaux de Switcher, au Mont-sur-Lausanne, une séance d'information pour le personnel.

L'office va prendre des "mesures conservatoires" afin de préserver tout ce qui peut revenir dans la masse en faillite. Les locaux de l'entreprise seront fermés et le personnel licencié.

Manque d'élégance

Le syndicat Unia, qui représente les intérêts d'une nette majorité des employés de Switcher, a regretté l'absence des propriétaires à l'audience. "Les patrons indiens n'ont même pas eu l'élégance d'être présents", a déclaré Jean-Marc Cuany, secrétaire syndical.

Unia a pris acte de la mise en faillite. Cette décision est celle qui garantit le mieux aux employés de pouvoir faire valoir leur créance. Mais le risque est grand que la longue attente jusqu'à cette audience ait permis de vider une part substantielle du stock, écrit le syndicat.

Réaction du fondateur

Le fondateur de Switcher, Robin Cornelius, qui est aussi créancier pour 700'000 francs, était lui bien présent. La mise en faillite est "un soulagement pour les employés. Si la situation ne bougeait pas, ils n'étaient pas payés", a-t-il réagi à l'issue de l'audience.

La transparence et le respect étaient les valeurs fondatrices de Switcher. "Il n'y a plus de transparence et il n'y a plus de respect", a ajouté celui qui a quitté le groupe en 2014 et conserve 14% de Switcher.

Pas d'investisseur

Le fondateur regrette les erreurs de stratégie du management ces dernières années. Aimerait-il sauver le nom? "On ne sait pas où il est le nom. Ils l'ont mis dans une boîte à Singapour ou je ne sais où. Il appartient aux Indiens", a-t-il dit.

Robin Cornelius ambitionne de réunir autour d'une même table les fournisseurs, les employés et les clients. "Je suis à disposition, mais les sous, je ne les ai pas", ajoute-t-il. "Je ne veux plus être Monsieur Switcher mais je peux rapprocher les gens".

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