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C'est l'échec pour les administrateurs de la télécabine, à Charmey

Oui: 170. Non: 170. Après 5 heures de débat, le syndic de Val-de-Charmey a dû trancher seul, lundi. Yves Pages a refusé d'accorder 2,4 mio de francs sur trois ans au Conseil d'administration des remontées mécaniques. Qui jette l'éponge.

Les administrateurs l'ont redit à la presse au sortir de l'assemblée: ils ne renouvelleront pas leur mandat lors de la prochaine assemblée des actionnaires. © Vincent Murith/La Liberté
Les administrateurs l'ont redit à la presse au sortir de l'assemblée: ils ne renouvelleront pas leur mandat lors de la prochaine assemblée des actionnaires. © Vincent Murith/La Liberté
La société des remontées mécaniques, en mauvaise posture, a dû une nouvelle fois faire appel à la commune. © Vincent Murith-A
La société des remontées mécaniques, en mauvaise posture, a dû une nouvelle fois faire appel à la commune. © Vincent Murith-A

SZ

Publié le 28.06.2016

Le Conseil communal de Val-de-Charmey et le conseil d'administration des remontées mécaniques n'avaient pas caché leur désaccord, ces dernières semaines. Ils ont une nouvelle fois confronté leurs points de vue lundi soir, devant près de 350 citoyens réunis en assemblée.

Première manche remportée par le conseil d'administration, qui a d'emblée suggéré à l'assemblée de modifier l'ordre du jour. Sa proposition? Supprimer les points qui cristallisaient la position du Conseil communal (grosso modo, une aide ponctuelle de 660'000 francs), pour les remplacer par la vision à plus long terme des administrateurs: 2,4 millions de francs sur trois ans (de 2017 à 2019), avec un soutien de 400'000 francs en 2016. La seule façon, selon le conseil d'administration, de donner une dimension opérationnelle et concrète à son plan de relance de la société. A bulletins secrets, l'assemblée a approuvé cette modification par 183 voix contre 171.

Mais ce court avantage a disparu au moment de voter ce paquet financier lui-même. Après un débat nourri, les bulletins secrets ont livré un résultat parfaitement équilibré: 170 oui, 170 non. Contraint de trancher seul, le syndic Yves Page s'est prononcé contre l'enveloppe de 2,4 millions de francs – ceci en présence du préfet la Glâne Willy Schorderet, venu exposer les nouvelles procédures de vote. L'Exécutif communal a souligné le poids que cette charge aurait exercé sur la fiscalité communale (de 89,8% à ce jour à 99,2% en 2018). Convaincu que les remontées ont encore un rôle à jouer, il a aussi dit sa volonté de les «transmettre au canton et à la région, ses propriétaires»: «Nous sommes persuadés que tant que Val-de-Charmey paiera (pour tenir la société à flot, ndlr), l'Etat ne fera rien», a déclaré le syndic.

Résultat: des remontées fort dépourvues. Sur ultime proposition du syndic, l'assemblée a néanmoins approuvé à une très nette majorité un crédit de 400'000 francs, afin que la société puisse boucler la saison estivale. L'Exécutif communal s'est en outre engagé à rencontrer le conseil d'administration «aussi rapidement que possible».

De leur côté, les administrateurs l'ont redit à la presse au sortir de l'assemblée: ils ne renouvelleront pas leur mandat lors de la prochaine assemblée des actionnaires. «Cette assemblée communale a bien montré l'état d'esprit très différent qui règne entre les deux conseils. Les positions sont inconciliables», confiait Jean-Claude Kolly, membre du conseil d'administration. «Nous allons assurer la transition jusqu'à l'assemblée des actionnaires et rencontrer le Conseil communal pour qu'il nous trouve une relève. Mais je doute qu'il y parvienne.»    

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