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Photographiés à Fribourg, les visages de l'aide sociale s'exposent

L'hiver dernier, la photographe Ghislaine Heger avait monté un studio éphémère sur la place Georges Python. Le résultat de sa démarche est à voir au Musée du Grütli jusqu'en novembre.

Ghislaine Heger a filmé près d'une centaine de passants, à la place Georges-Python, pour son exposition "Itinéraires entrecoupés" sur l'aide sociale, visible en ce moment au Musée de la Prairie du Grütli. © La LibertŽ
Ghislaine Heger a filmé près d'une centaine de passants, à la place Georges-Python, pour son exposition "Itinéraires entrecoupés" sur l'aide sociale, visible en ce moment au Musée de la Prairie du Grütli. © La LibertŽ

MAG/ATS

Publié le 31.07.2020

Le Musée du Grütli à Seelisberg (UR) accueille l'exposition de la photographe Ghislaine Heger «Itinéraires entrecoupés». Sur la symbolique prairie, elle met en lumière le parcours de bénéficiaires de l'aide sociale. Une réalité exacerbée par la crise sanitaire. 

"Etre à l'aide sociale: cette expérience peut arriver à chacun d'entre nous", explique Ghislaine Heger. "Personne n'est à l'abri d'un accident de vie, un divorce, un licenciement, une enfance tourmentée ou un problème de santé non reconnu par l'assurance invalidité (AI)".

"Tout peut s'effondrer en quelques semaines", note la photographe vaudoise qui s'est elle-même retrouvée dans cette situation pendant quelques mois. De fait, la crise du coronavirus a jeté une lumière encore plus crue sur le phénomène: la précarité a augmenté de manière spectaculaire dans le pays, souligne-t-elle.

Les sans-papiers ont beaucoup été évoqués, mais ils ne représentent qu'une partie des gens dans le besoin. Aujourd'hui toutes les classes sociales et tous les niveaux d'éducation sont concernés. "Restaurateurs et indépendants font aussi partie de ceux qui sont allés chercher des sacs de première nécessité", note l'artiste.

Pour mener à bien son projet, "Itinéraires entrecoupés", la photographe a rencontré avec 23 "bénéficiaires" de l’aide sociale qui livrent également leur témoignage. Elle a aussi photographié des passants, notamment en Ville de Fribourg. Le 6 février dernier, elle a monté un studio éphémère sur la Place Georges Python et une dizaine de personnes se sont prêtées au jeu. En exposant aujourd’hui cette série de photos, l’idée de Ghislaine Heger est de rapprocher les deux mondes, de brouiller les pistes. Qui vit dans la précarité? Qui est menacé? Qui a vécu un épisode douloureux dans sa vie?  

L'exposition qui a tourné dans plusieurs villes suisses est ouverte tous les jours jusqu'au mois de novembre, puis à nouveau l'année prochaine. L'entrée est gratuite. Un ouvrage l'accompagne l'exposition. Outre des portraits photographiques, il propose des récits de vie ainsi que le point de vue de personnalités romandes sur l'aide sociale.

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