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Troisième correction des eaux du Jura en discussion à Morat

Quelque 400 délégués de 230 communes vaudoises, fribourgeoises, neuchâteloises, bernoises et soleuroises se réunissent ce vendredi à Morat pour discuter d'une 3e correction des eaux du Jura.

Le réchauffement climatique crée des problèmes de drainage et d'irrigation dans la région du Seeland notamment (archives). © KEYSTONE/THOMAS DELLEY
Le réchauffement climatique crée des problèmes de drainage et d'irrigation dans la région du Seeland notamment (archives). © KEYSTONE/THOMAS DELLEY

ATS

Publié le 16.11.2018

"La sécurité alimentaire est menacée par le réchauffement climatique. La Suisse sera plus touchée que beaucoup d’autres pays car on y prévoit une augmentation de la température de 3 à 4°C", explique Peter Thomet, président de la communauté d’intérêts Pro Agricultura Seeland. De fortes précipitations alterneront avec des périodes de fortes chaleurs, prévient-il.

Dans un document de travail qu'il a fourni à Keystone-ATS, le vice-président de la commune d'Anet (BE) note qu'il y a aujourd’hui deux problèmes à résoudre: le drainage et l’irrigation. Selon lui, une troisième correction des eaux du Jura devrait permettre d’améliorer l’aptitude agro-technologique des sols.

Peter Thomet ajoute que sans des mesures ciblées, la capacité d’utilisation d’une bonne partie des sols sera fortement limitée par les interactions des eaux stagnantes et souterraines, par l’assèchement périodique et surtout aussi à cause de la granulométrie particulière du terrain.

Chantier à 1 milliard

Le docteur en agronomie précise qu'après 50 à 70 années de service, les systèmes de drainage existants doivent être remplacés. La capacité d’évacuation de tout le système de canaux du Grand Marais ne suffit plus pour faire face à ces nouvelles situations météorologiques. Les capacités d’évacuation du Canal principal côté bernois et du Grand Canal côté fribourgeois sont à augmenter.

Afin que, durant les années chaudes et sèches, la nappe phréatique sous le Grand Marais puisse être alimentée par les eaux de l’Aar et de la Sarine, Peter Thomet propose de construire une liaison pas encore existante entre le Canal d’Hagneck et l’Unterwasserkanal (canal de fuite) dans le Canal Principal et le Grand Canal.

Le chantier total est estimé à un milliard de francs pour des travaux à réaliser d’ici à 2050. Peter Thomet précise que l’accès à l’eau coûte des millions de francs. "Si elle veut garantir sa souveraineté alimentaire, la Confédération devra davantage subventionner ces chantiers".

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