La Liberté

Fabienne Despot plaide «la naïveté» et «la maladresse»

Malgré son «erreur», la présidente de l'UDC Vaud, Fabienne Despot, ne démissionne pas et ne se retire pas des listes aux élections fédérales. Elle regrette d'avoir enregistré à leur insu des dirigeants du parti et parle de «maladresse».

«J'ai commis l'erreur d'enregistrer une séance informelle», a déclaré Fabienne Despot. Cela afin de «garder une trace de mes propos et pour qu'ils ne puissent pas être déformés». © Keystone
«J'ai commis l'erreur d'enregistrer une séance informelle», a déclaré Fabienne Despot. Cela afin de «garder une trace de mes propos et pour qu'ils ne puissent pas être déformés». © Keystone

ATS

Publié le 27.07.2015

Devant la presse, le secrétaire général de l'UDC Vaud Kevin Grangier et la présidente Fabienne Despot ont expliqué lundi la double affaire qui secoue publiquement le parti depuis samedi. Ils ont confirmé pour l'essentiel ce que «La Liberté» a révélé dans son édition de samedi: un enregistrement clandestin suivi d'une tentative de chantage contre l'UDC de la part d'un membre du PBD, Jean-Luc Laurent.

Une mesure d'autodéfense

«J'ai commis l'erreur d'enregistrer une séance informelle» en avril 2014, a déclaré Fabienne Despot. Cela afin de «garder une trace de mes propos et pour qu'ils ne puissent pas être déformés».

«C'est une démarche d'autodéfense» et il n'y avait aucune volonté de nuire à quiconque, a poursuivi la présidente. Elle a jugé que les membres de l'UDC lui maintiendraient leur confiance une fois qu'ils sauront la vérité. Une démission de son poste et un retrait des listes ne sont pas envisagés, mais «ne peuvent pas être exclus», a-t-elle déclaré.

Calmer la tempête

Interrogée sur les éléments qui pourraient entraîner une décision de retrait, la présidente est restée vague. «Cela dépendra de mes colistiers» et des réactions des militants de l'UDC. Selon elle, les termes utilisés par la presse, en particulier celui d'espionnage, sont totalement «disproportionnés.»

L'enregistrement clandestin doit se comprendre dans «un contexte extrêmement difficile et très tendu». L'initiative émane de son compagnon de l'époque, un détective, contre lequel elle a porté plainte par la suite pour tentative de contrainte.

Querelle sur la place publique

En avril 2014, la direction exécutive veut rencontrer Philipp Stauber, UDC lausannois proche de Claude-Alain Voiblet (ancien président de l'UDC Vaud) et auteur d'une lettre au vitriol contre Fabienne Despot. Aujourd'hui, la présidente se défend avec véhémence d'avoir voulu piéger Philipp Stauber.

Durant l'attente vaine de l'élu, Fabienne Despot a cependant enregistré pendant 30 minutes les trois membres de l'UDC présents qui parlent de tout et de rien, selon Kevin Grangier. Après elle n'a pas effacé la bande, jugeant qu'il n'y avait «pas de contenu». L'enregistreur est retourné chez son compagnon qui le transmettra plus tard à Jean-Luc Laurent, ex-UDC devenu membre du Parti bourgeois-démocratique (PBD).

Donnant-donnant

En juin dernier, Jean-Luc Laurent a informé l'UDC qu'il était en possession de l'enregistrement et d'autres documents «compromettants». Il a exigé en contrepartie de recevoir un exemplaire d'un rapport confidentiel sur la crise qui secouait alors l'UDC, suite à des révélations concernant Claude-Alain Voiblet.

Face à «ce maître chanteur», l'UDC Vaud est «déterminée» et ne se laissera pas «intimider». Des membres ont porté plainte contre Jean-Luc Laurent, a martelé Kevin Grangier. Le secrétaire général a déploré que l'on utilise de telles méthodes pour tenter de saboter la campagne de l'UDC en vue des élections fédérales. «C'est intolérable, injustifiable», a-t-il lancé.

Hostilité publique

Lors d'une réunion d'urgence jeudi dernier, le Comité central de l'UDC Vaud a conservé sa confiance à Fabienne Despot par 17 voix contre deux oppositions et deux abstentions. Les prochains jours seront déterminants pour voir dans quel sens le vent souffle pour Fabienne Despot. Dimanche, le député UDC Pierre-Yves Rapaz, municipal de Bex, n'hésitait pas à la comparer à «une pomme pourrie» à éliminer d'un panier de fruits.

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11