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Accueil électrique pour l'Autrichien Norbert Hofer à Genève

La venue de Norbert Hofer n'a pas fait que des heureux jeudi à Genève © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
La venue de Norbert Hofer n'a pas fait que des heureux jeudi à Genève © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 20.10.2016


Le candidat d'extrême droite à la présidence autrichienne Norbert Hofer a eu droit jeudi à Genève à un accueil électrique de la part des étudiants de l'IHEID. Une charge a notamment été assénée par José Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne.

Pour marquer la venue du ténor du Parti autrichien de la liberté (FPÖ), des dizaines de pancartes ont été brandies par des étudiants de l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID). "Aucun être humain n'est illégal" ou "Les réfugiés sont les bienvenus", indiquaient les slogans.

Dans une déclaration lue pendant le débat sur la crise migratoire, auquel M. Hofer était convié, une représentante de près de 150 étudiants, professeurs et employés de l'IHEID a accusé cette institution d'un "précédent alarmant" avec sa venue. Le FPÖ "répand le racisme, l'homophobie, la xénophobie et le sexisme", a affirmé cette étudiante, elle-même fille de réfugiés en Autriche.

En guise de réponse, Norbert Hofer a estimé que l'Autriche avait partagé avec l'Allemagne et la Suède le poids le plus fort de la crise migratoire, sans mentionner au passage l'Italie ou la Grèce.A l'extérieur de la salle, une quinzaine de personnes ont bruyamment manifesté. Applaudi mais également hué au terme de sa première intervention, Norbert Hofer a affirmé que 90% des déboutés de l'asile en Autriche n'étaient pas expulsés, une politique qui a un coût pour son pays estimé, selon lui, à deux milliards d'euros.

Barroso s'illustre

Le candidat en lice pour le 2e tour de l'élection présidentielle en Autriche prévu le 4 décembre souhaite un meilleur contrôle des frontières extérieures de l'espace Schengen. Il a surtout préconisé des "zones sécurisées en Afrique du Nord" où seraient examinées les demandes d'asile avant que les requérants montent dans des bateaux.Une mesure qui "me rappelle les camps de concentration", a répondu l'ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Les échanges ont ensuite été parfois tendus entre les deux hommes."J'aime l'Autriche. Mais je n'aime pas un certain nombre de personnes" nationalistes et xénophobes, a dit M. Barroso. Couloirs humanitaires, cessez-le-feu: "l'expérience a montré qu'il y a un réel problème" à mettre en œuvre des zones sécurisées, a renchéri la cheffe de la protection internationale au Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Carol Batchelor.

Appel à la solidarité

Selon M. Barroso, l'Union européenne peut "parfaitement accueillir" 4 à 5 millions de réfugiés, à condition que ses Etats-membres fassent preuve de solidarité. L'UE a voulu régler le problème par un "ordre" administratif, a déploré pour sa part l'ex-chef de la diplomatie tchèque Karel von Schwarzenberg, également présent. "C'était impossible" et contre la souveraineté des Etats, selon lui.

Mais "nous avons besoin de migrants" alors que la population vieillit en Europe, lui a rétorqué M. Barroso. Ce dernier a dit préférer la position de la chancelière allemande Angela Merkel et appelé à l'intégration de ces personnes.

ats

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