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Apisuisse veut une mise en oeuvre efficace du plan de réduction

La menace que représentent les pesticides a longtemps été sous-estimée pour les abeilles, relève apisuisse. La faîtière des apiculteurs espère une mise en oeuvre rapide et efficace du plan d'action de la Confédération visant à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires (image symbolique). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA
La menace que représentent les pesticides a longtemps été sous-estimée pour les abeilles, relève apisuisse. La faîtière des apiculteurs espère une mise en oeuvre rapide et efficace du plan d'action de la Confédération visant à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires (image symbolique). © KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA


Publié le 21.11.2016


Les apiculteurs ne sont pas entièrement convaincus par le plan d'action fédéral visant à réduire l'utilisation de pesticides dans les cultures. Il manque notamment la volonté de fixer des objectifs quantifiables, relève leur organisation faîtière.

Si les idées et concepts proposés sont jugés "bons", l'interprofession apisuisse estime lundi dans un communiqué qu'une mise en oeuvre efficace des concepts doit être définie, et que les mesures à prendre si les objectifs ne sont pas atteints dans un laps de temps déterminé doivent être spécifiées.

S'il est "plaisant" que de nombreux experts de la Confédération, des cantons et de la recherche se soient "intensément penchés" sur la problématique des pesticides, apisuisse se demande cependant pourquoi il faudrait accorder plus de chances de succès à ce plan d'action qu'aux efforts précédents en la matière.

L'organisation propose quatre mesures ne figurant "que partiellement" dans le plan d'action. Elle demande tout d'abord à ce qu'aucun nouveau pesticide ne puisse être autorisé avant que des méthodes d'évaluation de ses effets sublétaux et chroniques n'existent. L'utilisation combinée de plusieurs pesticides est aussi visée.

Plusieurs publications scientifiques ont récemment démontré que les effets sublétaux des pesticides nuisent durablement à la santé des abeilles, souligne l'association. Des substances considérées en soi comme non toxiques pour les abeilles présentent "de grands risques" quand elles agissent en combinaison avec d'autres produits.

Grande opportunité

Apisuisse espère que trois produits néonicotinoïdes, particulièrement toxiques pour les abeilles et pour lesquels un moratoire est actuellement en vigueur pour certaines applications, soient globalement interdits.

De plus, l'utilisation de pesticides agissant de manière systémique devrait être autorisée uniquement pour des plantes que ne butinent pas les abeilles.

Enfin, les pesticides ne devraient être appliqués qu'en dehors des heures de vol des abeilles sur les cultures butinées par celles-ci, propose apisuisse.

Les apiculteurs et apicultrices sont convaincus que ce plan d'action peut présenter une grande opportunité pour tout le monde, conclut apisuisse. Elle appelle de ses voeux une mise en oeuvre rapide et efficace, mais rappelle que l'utilisation de produits chimiques de synthèse comme pesticides devrait être évitée et regrette l'absence d'incitation en ce sens.

Projet jugé trop flou

L'Office fédéral de l'agriculture a lancé début juillet un plan d'action proposant 50 mesures pour diminuer de moitié les risques liés aux produits phytosanitaires d'ici dix ans et renforcer les principes de durabilité dans l'utilisation de ces produits. Il fait suite à un postulat vert'libéral déposé en 2012.

Le projet a notamment été préparé en collaboration avec l'Office fédéral de l'environnement, celui de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, le Secrétariat à l'économie et l'institut Agroscope. Les milieux concernés pouvaient se prononcer jusqu'au 28 octobre.

Tant l'industrie des produits phytosanitaires que les défenseurs de la nature ont regretté mi-octobre que le plan d'action ne repose pas sur une base scientifique ni ne précise les coûts qu'il va engendrer.

Apisuisse est l'organisation faîtière des trois associations apicoles régionales la SAR (Suisse romande), VDRB (Suisse alémanique) et STA (Tessin). Elle défend les intérêts de 17'000 apiculteurs en Suisse.

ats

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