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Assassinat manqué d'une riche épouse: l'avocat d'un accusé plaide

Virginie et son avocat Marc Bonnant (archives)
Virginie et son avocat Marc Bonnant (archives)


Publié le 07.10.2014


Au septième jour du procès de quatre hommes jugés dans une affaire de tentative d'assassinat d'une riche épouse à Chêne-Bougeries (GE), l'avocat du principal intermédiaire a parlé d'un homme qui "y va à reculons". "Il est obédient", a plaidé mardi François Canonica devant le Tribunal criminel de Genève.

Signe de ses réticences, l'entrepreneur kosovar a tardé et menti au mari commanditaire, alors qu'il "suffit de dix jours pour exécuter une telle mission si on le veut", a argumenté l'avocat. Or plus d'un an et demi séparent la demande du banquier, en juin 2010, et la commission du crime par un homme de main, le 19 février 2012. "Il a baladé le mari", a défendu Me Canonica.

La thèse de l'argent ne peut expliquer sa participation. "Il gagne bien sa vie", a relevé l'avocat. Le mobile est les enfants, dont le mari disait craindre d'être séparé une fois le divorce prononcé.

Treize ans requis

Quant au fameux contrordre, il a bien eu lieu, a souligné Raphaël Cristiano, l'autre avocat de l'entrepreneur. Il a été répercuté auprès du second intermédiaire et de l'homme de main le 13 février 2012, six jours avant le crime.

Lundi, le procureur a requis 13 ans de prison pour instigation à tentative d'assassinat à l'encontre de cet homme de 49 ans. Mardi, Me Canonica a demandé une peine compatible avec le sursis complet ou partiel, voire avec une semi-détention, soit qui n'excède pas trois ans.

"La chaîne n'existe pas"

Dans la matinée, les avocats du second intermédiaire, accusé d'avoir recruté le tueur à gages, ont plaidé son acquittement. "Mon client est innocent", a déclaré Robert Assaël. Le Ministère public a requis lundi 15 ans de prison à l'encontre de cet homme de 33 ans accusé d'avoir servi d'intermédiaire entre un compatriote entrepreneur et son cousin, engagé pour exécuter le crime.

Me Assaël a cherché à démontrer que l'entrepreneur mandaté par le mari qui voulait se débarrasser de son épouse connaissait bien l'homme de main à qui il parlait directement. "La chaîne de responsabilités établie par la police n'existe pas", a-t-il avancé. Pour preuve, son client n'a pas demandé de rémunération, question centrale dans cette affaire.

Le procès se poursuit mercredi avec les plaidoiries des avocats du mari. Le jugement est attendu vendredi.

ats

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