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Christian Wasserfallen fait bloquer les comptes en banque de l'ACS

Par l'entremise de son avocat, le conseiller national Christian Wasserfallen (PLR/BE) a fait en sorte que la BCBE bloque tous les comptes de l'ACS (archives). © Keystone/PETER SCHNEIDER
Par l'entremise de son avocat, le conseiller national Christian Wasserfallen (PLR/BE) a fait en sorte que la BCBE bloque tous les comptes de l'ACS (archives). © Keystone/PETER SCHNEIDER


Publié le 30.07.2016


Le conflit qui secoue l'Automobile Club de Suisse (ACS) se poursuit. Un désaccord portant sur l'accès aux comptes du club à la Banque cantonale bernoise (BCBE) a vu le jour.

Par l'entremise de son avocat, le conseiller national Christian Wasserfallen (PLR/BE) a fait en sorte que la BCBE bloque tous les comptes de l'ACS, écrit samedi le Blick. "J'ai demandé à la banque de ne procéder à aucun paiement injustifié", a précisé M. Wasserfallen à l'ats. L'argent des sections a été transféré vers un compte bloqué.

En toile de fond, une querelle quant à la direction de l'ACS. Lors d'une assemblée des délégués contestée le 23 juin, Christian Wasserfallen a été élu à la présidence. L'équipe de direction en place jusqu'alors, conduite par le président Mathias Ammann, n'a cependant pas reconnu le vote. Elle compte rester en fonction.

En faisant bloquer les comptes, M. Wasserfallen veut éviter que la "vieille garde" se serve comme dans un magasin self-service. Il craint qu'elle ne facture à la caisse de l'ACS "des frais d'avocat exorbitants, des dépenses et des coûts de mandats injustifiés". Le salaire des employés reste néanmoins garanti, assure-t-il.

Réaction de M. Ammann

De son côté, Mathias Ammann s'est déclaré horrifié par ce procédé. La pérennité du club est en danger, selon lui. Contrairement à M. Wasserfallen, il est convaincu que les collaborateurs ne reçoivent pas leur traitement. "Comment devons-nous payer les salaires, si les comptes sont bloqués", s'interroge-t-il.

D'après la lettre qu'il a reçue de la BCBE, les paiements ne sont plus effectués. Et d'autres obligations contractuelles, telles que les prestations d'assurance, ne sont pas non plus payées.

M. Ammann confirme par ailleurs que lui et ses partisans comptent bien déduire les frais d'avocat et de justice occasionnés. "C'est tout à fait normal", estime-t-il. S'il devait en être décidé autrement par la suite, il serait toujours possible de demander un remboursement.

Mathias Ammann se demande si les méthodes de M. Wasserfallen sont conformes au droit. "La situation juridique est pour le moment controversée", a écrit son avocat dans une lettre à la BCBE, dont l'ats s'est procuré une copie. M. Ammann annonce qu'il va s'opposer juridiquement au blocage des comptes.

Procédure pénale

Mi-juin, le comité de l'Automobile Club de Suisse a licencié avec effet immédiat le directeur général Stefan Holenstein, qui est aussi depuis mars président de la Société suisse des officiers. L'ACS lui reproche des violations du devoir de fidélité découlant du droit du travail ainsi que d'autres faits "dont la clarification prendra encore un peu de temps". En outre, il aurait oeuvré en coulisses pour faire élire Christian Wasserfallen à la présidence.

Le Ministère public bernois a ouvert une procédure pénale contre MM. Holenstein et Ammann, lit-on samedi dans les pages du Tages-Anzeiger et du Bund, chacun ayant déposé plainte contre l'autre. Le premier doit répondre de gestion déloyale, faux dans les titres, tentative d'instigation et injure, le second de diffamation.

ats

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