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Commémoration en grande pompe de la prise de Constantinople

Un jeune garçon en costume ottoman célèbre la prise de Constantinople (archives). © KEYSTONE/EPA/ANJA NIEDRINGHAUS
Un jeune garçon en costume ottoman célèbre la prise de Constantinople (archives). © KEYSTONE/EPA/ANJA NIEDRINGHAUS
Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le quartier de Yenikapi, dans la Corne d'Or, agitant d'immenses drapeaux en présence, notamment, du président Recep Tayyip Erdogan. © KEYSTONE/EPA/SEDAT SUNA
Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le quartier de Yenikapi, dans la Corne d'Or, agitant d'immenses drapeaux en présence, notamment, du président Recep Tayyip Erdogan. © KEYSTONE/EPA/SEDAT SUNA


Publié le 29.05.2016


Plus d'un demi-millénaire après, les grandes bombardes qui ont éventré les murailles de Constantinople tonnent à nouveau. Les Turcs ont fêté dimanche, avec d'énormes moyens pyrotechniques, le 563e anniversaire de la "conquête" de la capitale byzantine.

Des événements étaient organisés partout en Turquie pour célébrer la prise, en 1453, de Constantinople par le sultan ottoman Mehmet II dit "le Conquérant". Mais les plus spectaculaires - de loin - étaient ceux organisés dans la ville même où se déroulèrent les combats, aujourd'hui baptisée Istanbul.

Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le quartier de Yenikapi, dans la Corne d'Or, et ont entonné l'hymne national turc, agitant d'immenses drapeaux. La foule a été régalée par les acrobaties d'un escadron de l'armée de l'air turque.

Reconstitution en 3D

Un feu d'artifice géant, une reconstitution de la prise de la ville en 3D ou encore un concert donné par un orchestre militaire ottoman de 563 musiciens devaient suivre, selon le programme publié sur le site internet du gouvernorat d'Istanbul.

Un important dispositif de sécurité a été déployé à Istanbul, la Turquie ayant été secouée cette année par plusieurs attentats attribués au groupe Etat islamique ou aux rebelles kurdes.

Un sous-marin, une frégate, cinq hélicoptères, 9000 policiers, dont 40 tireurs d'élite, et des dizaines de chiens renifleurs y ont été mobilisés, selon le responsable de la police municipale, Mustafa Çaliskan, cité par l'agence de presse Anatolie.

Depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002, les autorités turques multiplient les références au passé impérial, au point d'être accusées de "néo-ottomanisme". A son apogée, la Sublime Porte a régné sur un territoire s'étirant des environs immédiats de Vienne au golfe d'Aden.

La fin de "l'homme malade"

"Je salue toutes nos capitales soeurs, de Sarajevo à Bakou", a lancé dans un discours à Istanbul, le président Recep Tayyip Erdogan, qui mène une diplomatie active dans les pays de l'ancien espace impérial.

"D'ici à 2023, nous ferons de l'héritière de 'l'homme malade' d'il y a 100 ans l'une des dix plus grandes économies mondiales", a-t-il assuré. "C'est ce qui sied aux petits-enfants du 'Conquérant'". M. Erdogan faisait allusion au surnom donné dès le XIXe siècle par les capitales européennes à l'Empire ottoman déclinant.

Le président turc a par ailleurs estimé que plusieurs problèmes auxquels est actuellement confrontée la Turquie, comme la reprise des combats contre les rebelles kurdes, étaient le fait de ceux qui "n'ont pas fini de régler leurs comptes" avec le pays depuis la conquête de Constantinople. Il n'a pas précisé sa pensée.

M. Erdogan a en outre annoncé l'inauguration fin août du troisième pont sur le Bosphore, actuellement en construction. L'ouvrage a été conçu par le bureau genevois T Ingéniérie. Il a reçu le nom du sultan Selim 1er.

ats, afp

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