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Des chercheurs de l'EPFZ présentent un nouveau filtre

Sreenath Bolisetty, l'assistant en blouse, et Raffaele Mezzenga, son professeur, présentent l'appareil mis au point qui a déjà sauvé de la soif des centaines de milliers d'habitants au Brésil. © ETH Zürich / Laboratory for Soft Materials
Sreenath Bolisetty, l'assistant en blouse, et Raffaele Mezzenga, son professeur, présentent l'appareil mis au point qui a déjà sauvé de la soif des centaines de milliers d'habitants au Brésil. © ETH Zürich / Laboratory for Soft Materials


Publié le 25.01.2016


Traitement de l'eau • Des chercheurs de l'EPFZ présentent une nouvelle membrane permettant de purifier l'eau des métaux lourds toxiques et autres matériaux radioactifs qu'elle contient. Facile et pas chère à fabriquer, elle permet aussi de filtrer l'eau potable dans certains pays.

"Ce projet pourrait être ce que j'ai fait de plus important dans ma vie jusqu'à présent", déclare le professeur Raffaele Mezzenga, cité lundi dans un communiqué de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Il a bon espoir que le système qu'il a mis au point trouve bientôt la voie des marchés.

La membrane qu'il a développée avec son collègue Sreenath Bolisetty est présentée dans la revue "Nature Nanotechnology", précise la haute école. Elle est constituée à 98% de charbon actif et pour le reste de fibres de protéines de lactosérum.

L'eau est aspirée à travers la membrane via une pompe à vide. Un seul filtrage permet de retenir la quasi-totalité des ions de métaux lourds tels que le chlorure de mercure, l'une des formes les plus toxiques de ce réactif de laboratoire, mais aussi les sulfates de plomb, l'or, le palladium ou les cyanures, notamment utilisés dans l'industrie électronique.

Le filtre peut en outre récupérer l'or, issu des divers traitements au cyanure, qui s'échappe dans les eaux usées. L'efficacité est assurée grâce à la stabilité mécanique de la fibre de protéines de la membrane qui permet, à haute température, de changer les ions métalliques emprisonnés en nanoparticules métalliques.

Endurance

Après plusieurs filtrages, les capacités de la membrane demeurent relativement élevées, selon le professeur Mezzenga. Elles pourraient encore être augmentées en relevant la part de fibres de protéines, selon lui. Autre potentiel de progrès, la miniaturisation.

De plus, grâce au système de pompe à vide, la découverte des chercheurs de l'EPFZ n'a pas besoin d'électricité. Elle peut donc être utilisée dans des contrées isolées pour simplement y filtrer l'eau potable.

Engagement en cas de catastrophe

En plus de l'industrie et du développement, le secteur de l'aide en cas de catastrophe peut aussi recourir à cet appareil simple. Le système mis au point a ainsi été engagé en novembre dernier après la catastrophe qui avait vu une vague de boue contenant des déchets miniers empoisonnés ravager près de 9 km de faune et de flore et ensevelir un village près de l'embouchure du fleuve Doce, au Brésil.

Dans un tel cas de grande ampleur, les méthodes de filtrages connues jusqu'alors ont montré leurs limites. Au contraire du système des chercheurs de l'EPFZ, précise cette dernière dans son communiqué.

ats

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