La Liberté

Des mesures exigées pour limiter le tourisme d'achat de la viande

Le privilège accordé aux privés doit disparaître, selon le National
Le privilège accordé aux privés doit disparaître, selon le National


Publié le 02.03.2015


Economie • La Suisse doit prendre des mesures pour limiter le tourisme d'achat de la viande. Par 95 voix contre 84, le Conseil national a transmis lundi une motion du Conseil des Etats exigeant de corriger le privilège accordé aux privés en matière d'importation de préparations carnées. Eveline Widmer-Schlumpf s'y est opposée en vain.

Depuis juillet, il n'est possible d'importer en trafic touristique qu'un kilogramme de viande et préparations de viande par personne et par jour. Passé ce seuil, une taxe de 17 francs par kilo s'applique (contre 20 francs auparavant). La quantité maximale importable de 20 kg par jour a été supprimée.

Cette libéralisation inquiète la filière de la viande, des paysans aux détaillants. Le problème s'est accentué depuis la chute du cours de l'euro, a souligné le président de l'Union suisse des paysans Markus Ritter (PDC/SG).

La majorité de la Chambre du peuple s'est insurgée contre le privilège accordé aux privés, qui peuvent importer de la viande à meilleur prix que les commerçants, soumis à un taux de 23 francs par kg. Face à cette différence, les commerçants sont tentés de déclarer de manière abusive comme importation privée leurs achats à l'étranger.

La majorité de droite exige donc du Conseil fédéral qu'il fixe des conditions équivalentes pour le commerce et les particuliers. Il convient soit d'instaurer des taux identiques, soit d'envisager une restriction quantitative pour les privés de 3 à 5 kg, selon Jean-François Rime (UDC/FR).

Consommateurs pénalisés

Une minorité rose-verte, soutenue par quelques élus bourgeois, s'est opposée à la motion du conseiller aux Etats Ivo Bischofberger (PDC/AI), la considérant superflue. La réglementation a été simplifiée, puisqu'elle ne fait plus de distinction entre les différents types de préparations.

Mais les consommateurs sont pénalisés par les nouvelles règles, puisqu'ils pouvaient auparavant importer par exemple librement 3,5 kg par jour de charcuterie et 0,5 kg de filet de boeuf, a rappelé Prisca Birrer-Heimo (PS/LU). Il n'est pas donc pas question de promotion du tourisme d'achat, à ses yeux.

Eveline Widmer-Schlumpf a elle aussi défendu en vain la simplification opérée. Et la ministre des finances d'accuser la majorité du Conseil national de favoriser la bureaucratie. Pour elle, le vrai problème est la contrebande (950 cas pour un total de 26 tonnes de viande en 2013), un phénomène indépendant des franchises.

ats

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