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Du "Grexit" au "Brexit", les néologismes fleurissent

Le mot-valise est né en février 2012 sous la plume de deux économistes de Citigroup. © KEYSTONE/EPA/DIVYAKANT SOLANKI
Le mot-valise est né en février 2012 sous la plume de deux économistes de Citigroup. © KEYSTONE/EPA/DIVYAKANT SOLANKI


Publié le 27.06.2016


Grexit, Brexit, Nexit... Les déclinaisons du néologisme né en 2012 de la crise grecque sont en train de conquérir toute l'Europe.

Ce mot-valise qui se décline à l'infini dans les médias et sur les réseaux sociaux est né presque par hasard, en février 2012, sous la plume de deux économistes du géant financier américain Citigroup. Evoquant le risque d'exclusion de la zone euro d'une Grèce écrasée par sa dette, ils forgent le terme de Grexit, contraction de Grèce et exit (sortie en anglais).

Pratique autant qu'évocateur, le néologisme, entré dans les dictionnaires, ne quittera plus la Une des journaux. Après la crise grecque, il renaît en "Brexit" pour évoquer la perspective d'une sortie - cette fois volontaire - de la Grande Bretagne de l'UE. Le jour du référendum britannique, plus de six millions de tweets autour du Brexit ont été échangés, selon le réseau social Twitter.

De Frexit à Gerxit

Le terme revisité est désormais brandi comme un étendard par les eurosceptiques sur tout le continent:

- "Frexit": le mot a été lancé dès vendredi par Marine Le Pen, figure de proue de l'extrême droite française qui a réitéré sa demande d'un référendum sur le maintien de la France au sein de l'UE.

- "Nexit": "Les Néerlandais ont le droit à un référendum aussi", a renchéri Geert Wilders, président du Parti d'extrême droite pour la liberté (PVV), dont la popularité croît face à la crise des réfugiés.

- "Oexit": En Autriche, où le candidat d'extrême droite Norbert Hofer a été battu de justesse à la présidentielle fin mai, la perspective d'un "Oexit", dérivé de l'autrichien Oesterreich, commence à séduire.

- "Swexit": les pays scandinaves ne sont pas en reste. Les Démocrates de Suède (extrême droite) soutiennent un "Swexit", qui séduirait 31% des électeurs selon un sondage.

- "Fixit": une pétition exigeant la sortie de la Finlande de la zone euro a recueilli des dizaines de milliers de signatures.

- "Dexit": a commencé à apparaître dans la presse danoise, bien que sur Twitter, le hashtag #Dexit corresponde surtout à un mouvement politique souhaitant faire de New Delhi, la capitale indienne, un Etat à part entière...

- "Gerxit": parfois évoquée par la presse française ou anglo-saxonne, la notion ne recueille guère d'écho en Allemagne, pays pilier de l'UE qui n'imagine pas la quitter, même si les populistes de l'AfD prônent une sortie de l'euro.

- "Italexit": le terme n'a pas fait florès en Italie, autre pays fondateur de l'Union, qui reste également soutenu par l'Espagne, rare pays européen à ne pas avoir sa déclinaison. Quant à la Roumanie, elle serait plutôt "Remania" à en croire les internautes.

Poétiquement vôtre

Pour freiner l'épidémie - du mot et de l'idée - certains contre-attaquent par l'humour en suggérant des versions plus poétiques, telles Departugal, Oustria, Italeave ou Byegium. Et pourquoi pas "Fradieu" ? ont aussi lancé certains internautes français, ironisant sur le paradoxal recours de Marine Le Pen, chantre du patriotisme, à un terme anglais.

Quant aux Londoniens, qui ont voté en majorité (60%) pour le maintien de leur pays dans l'UE, ils libèrent leur frustration en débattant, à défaut d'un impossible "Bremain", d'un hypothétique "Lexit", qui verrait Londres faire sécession... de la Grande-Bretagne.

ats, afp

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