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Ebola: Liberia, Guinée et Sierra Leone veulent un "plan Marshall"

L'épidémie a un coût économique et social très élevé. (archives)
L'épidémie a un coût économique et social très élevé. (archives)


Publié le 03.03.2015


Les trois pays africains frappés par Ebola ont demandé mardi à la communauté internationale un "plan Marshall" pour aider à leur redressement économique et gagner la guerre contre le virus. Ils ont lancé leur appel à l'occasion d'une conférence à Bruxelles visant à coordonner les combats contre l'épidémie.

"L'impact d'Ebola sur nos économies a été profond" et cela impose "des plans et stratégies de redressement" pour accompagner à long terme les pays frappés, a déclaré la présidente du Liberia Ellen Jonhson Sirleaf.

"Il n'y a aucun doute que cela va requérir des ressources significatives, même un plan Mashall", sur le modèle du plan américain de reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale, a-t-elle ajouté.

Impact économique et social

Le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée vont "présenter un plan régional" en ce sens lors d'une réunion en avril de la Banque Mondiale et du FMI, a indiqué le président guinéen Alpha Condé. Il a aussi appelé les pays donateurs "à ne pas en rester aux annonces, mais à débourser les aides promises", dénonçant des retards en la matière.

Chute de 12% du PIB de la région touchée, systèmes de santé sinistrés, avec le risque de voir le sida ou la malaria regagner du terrain, production agricole réduite de moitié, secteur minier touché: un soutien à long terme est requis pour faire face au désastreux impact économique et social de l'épidémie, a indiqué la Commission européenne.

Manque de spécialistes

Les trois pays doivent notamment être soutenus pour reconstruire "de manière urgente leurs services sociaux", en particulier en matière de santé et d'éducation, a relevé de son côté le président de Sierra Leone Ernest Bai Koroma.

En matière de personnel, "il manque encore de 200 à 300 spécialistes de santé publique", à trouver surtout en Afrique pour plus d'efficacité, a précisé M. David Nabarro, coordinateur de l'ONU pour la lutte contre l'épidémie.

Le retard pris pour mobiliser et former les milliers de soignants requis a toutefois été comblé pour l'essentiel, grâce à l'engagement de nombreux Africains.

Les trois dirigeants de l'Afrique de l'Ouest ont aussi fait front commun contre tout relâchement des efforts livrés sur le terrain pour arriver au "zéro cas" humain. Mme Sirleaf a rappelé qu'ils s'étaient fixé mi-avril pour atteindre cet objectif.

"Nous ne devons surtout pas crier victoire, nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette situation", a renchéri Joanne Liu, présidente de l'ONG Médecins sans frontières, à la pointe du combat contre Ebola. Elle a rappelé que le taux de mortalité dans les centres MSF reste "accablant", autour de 50%.

Près de 10'000 morts

Depuis le pic de l'épidémie, pendant l'automne, les nouveaux cas ont été divisés par dix, passant de quelque 900 à une centaine en moyenne par semaine, selon l'ONU. Quoique tardif, le sursaut international et l'engagement africain ont permis de contenir l'épidémie, qui a fait environ 9700 morts recensés.

Si parmi les trois pays les plus touchés, le Liberia est sur la bonne voie, la tendance est toutefois repartie à la hausse dans certaines zones côtières de Guinée et de Sierra Leone, avec une persistance de foyers aléatoires dans des zones reculées de ces pays.

Evaluation du vaccin

En Suisse, l'évaluation du vaccin testé au CHUV à Lausanne touche à sa fin. Les médecins sont rassurés quant aux effets secondaires. Ces derniers sont cependant plus importants que ceux des vaccins de routine.

Des tests de phase 2, comparables à ceux qui ont été effectués à Lausanne, seront réalisés sur 3000 adultes et 600 enfants dans cinq pays limitrophes de ceux où l'épidémie est encore présente. En parallèle, des tests d'efficacité de phase 3 seront menés en Guinée, au Libéria et au Sierra Leone.

ats, afp

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