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Etats-Unis: moins de nouveaux chômeurs, toujours pas de plan d'aide

Les inscriptions au chômage avaient grimpé en flèche aux Etats-Unis à partir de la mi-mars, passant de 282'000 entre le 8 et le 14 mars, à 3,3 millions la semaine suivante, puis 6,6 millions fin mars. (archives) © KEYSTONE/AP/Frank Franklin II
Les inscriptions au chômage avaient grimpé en flèche aux Etats-Unis à partir de la mi-mars, passant de 282'000 entre le 8 et le 14 mars, à 3,3 millions la semaine suivante, puis 6,6 millions fin mars. (archives) © KEYSTONE/AP/Frank Franklin II


Publié le 13.08.2020


Moins d'un million d'Américains se sont inscrits au chômage la semaine passée, une première depuis fin mars, mais le niveau reste très élevé, et la Maison Blanche et le Congrès ne parviennent toujours pas à se mettre d'accord sur une nouvelle aide financière.

Pour la première fois depuis les licenciements massifs de la fin du mois de mars, lorsque les mesures de confinement ont été étendues dans le pays, les nouvelles inscriptions au chômage sont passées sous la barre du million.

Quelque 963'000 personnes se sont inscrites au chômage aux Etats-Unis entre le 2 et le 8 août, en baisse par rapport au 1,19 million de la semaine précédente, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail.

C'est également bien moins qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur 1,15 million.

"Cette nouvelle baisse plus importante que prévu (...) laisse penser que le marché de l'emploi reprend un peu d'élan", mais de façon "douloureusement lente", relèvent Lydia Boussour et Gregory Daco, d'Oxford Economics, dans une note.

Les inscriptions au chômage avaient grimpé en flèche à partir de la mi-mars, passant de 282'000 entre le 8 et le 14 mars, à 3,3 millions la semaine suivante, puis 6,6 millions fin mars, le record historique.

Depuis, le nombre diminuait un peu chaque semaine, laissant penser que le pire était passé. Le taux de chômage a culminé à 14,7% en avril, bien loin des 20% prédits par les analystes les plus pessimistes.

Mais, à la faveur de réouvertures parfois trop hâtives, le virus est reparti de plus belle à partir de juin, dans une large partie du sud et de l'ouest du pays, freinant la reprise économique.

Des boutiques ont dû de nouveau baisser le rideau, bars et restaurants vider leurs salles, les forçant à licencier des salariés tout juste réembauchés.

Résultat, les inscriptions au chômage sont reparties à la hausse pendant deux semaines fin juillet.

Echec des négociations

"Les risques de pertes d'emplois permanentes et de dommages sur le marché du travail restent élevés, ce qui ralentit le rythme de la reprise. L'économie est sur un chemin trop long et incertain pour revenir aux niveaux de prospérité d'avant la pandémie", a commenté Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.

Le nombre total de bénéficiaires d'allocations chômage dans le pays a également diminué début août, mais reste à un niveau très élevé, avec près de 15,5 millions de personnes, près de dix fois plus que l'an passé à la même époque.

Si l'on ajoute les personnes qui ne peuvent pas toucher le chômage, mais reçoivent une allocation après avoir vu leur revenus considérablement réduits à cause de la pandémie - les travailleurs indépendants par exemple, ou ceux arrivés en fin de droits au chômage - ils sont plus de 28 millions.

La principale aide que tous pouvaient toucher était une somme de 600 dollars par semaine, versée par le gouvernement fédéral depuis le mois d'avril pour faire face à la pandémie, mais qui a pris fin le 31 juillet.

Cette somme a empêché la première économie du monde de plonger davantage au deuxième trimestre, puisqu'elle a permis aux personnes dont les revenus ont été drastiquement réduits de continuer à consommer.

Et si républicains et démocrates s'accordent sur la nécessité de prolonger cette aide, ils ne parviennent en revanche pas à trouver un accord sur le montant à accorder.

Ils discutent en vain depuis plus de deux semaines. Face à l'échec des négociations, le président Donald Trump a signé samedi un décret, accordant temporairement 400 dollars par semaine aux chômeurs.

En juillet, le taux de chômage a continué à baisser aux Etats-Unis, à 10,2%.

ats, awp, afp

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