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Faible mobilisation anti-Maduro pour l'opposition, synonyme d'usure

"Le Venezuela a faim"! C'est le message de cette membre de l'opposition qui est descendue dans la rue mercredi à Caracas pour protester contre le gouvernement actuel. © KEYSTONE/AP/FERNANDO LLANO
"Le Venezuela a faim"! C'est le message de cette membre de l'opposition qui est descendue dans la rue mercredi à Caracas pour protester contre le gouvernement actuel. © KEYSTONE/AP/FERNANDO LLANO


Publié le 26.05.2016


L'opposition vénézuélienne a manifesté mercredi pour accentuer la pression sur le gouvernement socialiste et provoquer un départ anticipé du président Nicolas Maduro. Mais la faible mobilisation fait apparaître des divisions et une forme d'usure du mouvement.

A peine un demi-millier de partisans de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre-droit) ont protesté devant un tribunal administratif dans l'est de Caracas, dénonçant l'"échec" du modèle économique alors que les pénuries d'aliments et de médicaments se font chaque jour plus criantes.

Pour l'analyste Benigno Alarcon, cette mobilisation à l'appel d'Henrique Capriles, un des leaders de l'opposition, n'a pas reçu le soutien de toutes les composantes de la MUD. "Capriles l'a faite de son côté et contre l'avis d'autres partis", a-t-il déclaré, soulignant l'"effet d'usure lié à l'excès de manifestations".

"Il y en a eu jusqu'à deux par semaine. Les gens commencent peut-être à se demander si cela a un sens de participer, et ce qu'ils vont obtenir avec ce défilé", a ajouté Benigno Alarcon.

Défense de la Constitution

Nicmer Evans, un expert politique chaviste (du nom du président défunt Hugo Chavez, au pouvoir de 1999 à 2013 et mentor de Nicolas Maduro) mais critique du président, abonde dans le même sens: "les gens ne sentent pas que ces appels à manifester les représentent, ils veulent des solutions aux problèmes sociaux et non politiques".

"L'heure est venue pour vous de décider si vous êtes avec la Constitution ou avec Maduro", avait lancé à l'adresse des militaires Henrique Capriles, dans un discours devant les manifestants. "Nous ne voulons pas de coup d'Etat, nous voulons que vous défendiez la Constitution", a-t-il clamé.

Contre-la-montre

Devant le Tribunal suprême de justice (TSJ), dans l'ouest de la capitale, policiers et militaires avaient été déployés pour empêcher tout rassemblement. Des manifestations étaient convoquées dans une vingtaine de villes de pays.

La MUD, majoritaire au Parlement, est engagée dans un contre-la-montre: si elle veut faire partir le président de 53 ans et entraîner de nouvelles élections, elle doit organiser un référendum d'ici le 10 janvier. Sinon elle n'obtiendrait, au mieux, que son remplacement par le vice-président.

Mais, alors qu'elle veut s'appuyer sur la rue pour se faire entendre, la justice a interdit toute manifestation face au Conseil national électoral (CNE), chargé de vérifier les deux millions de signatures remises début mai par l'opposition, première étape du processus vers le référendum.

ats, afp

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