La Liberté

Fin du conflit autour de l'aéroport de Bâle-Mulhouse

Les discussions entre la Suisse et la France sur le statut fiscal de l'aéroport de Bâle-Mulhouse ont débuté en 2013 (archives). © KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS
Les discussions entre la Suisse et la France sur le statut fiscal de l'aéroport de Bâle-Mulhouse ont débuté en 2013 (archives). © KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS
Le président de la Confédération Johann-Schneider-Ammann (gauche) et son homologue français François Hollande ont préféré mettre chacun de l'eau dans leur vin pour sauver les emplois à Bâle-Mulhouse. © KEYSTONE/AP REUTERS POOL/VINCENT KESSLER
Le président de la Confédération Johann-Schneider-Ammann (gauche) et son homologue français François Hollande ont préféré mettre chacun de l'eau dans leur vin pour sauver les emplois à Bâle-Mulhouse. © KEYSTONE/AP REUTERS POOL/VINCENT KESSLER


Publié le 23.01.2016


Fiscalité • Berne et Paris ont résolu leur conflit fiscal concernant l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann et son homologue français François Hollande ont signé samedi à Colmar une déclaration conjointe.

Les entreprises actives dans le secteur douanier suisse de l’aéroport seront soumises au régime fiscal de l’Hexagone, mais elles ne payeront plus de taxe locale française, a expliqué Johann Schneider-Ammann aux médias suisses présents à Colmar. Le ministre de l'économie participait à l'inauguration du musée Unterlinden avec François Hollande.

"Le régime change, mais le niveau de taxation reste le même pour les firmes", a-t-il ajouté. La déclaration précise toutefois que cette disposition ne concerne pas les entreprises exploitant en trafic international des aéronefs.

6000 employés

"Ce règlement s'imposait", a pour sa part déclaré François Hollande. "Il contribuera à l'attractivité de la région". Le plus important à leurs yeux était de sauver les places de travail. Environ 6000 employés sont actifs dans le secteur douanier suisse.

Rien ne change donc pour les entreprises, mais la Suisse perd des recettes fiscales. Une remarque que le conseiller fédéral a esquivée: les conditions-cadres restent stables, ce qui est fondamental pour attirer les investisseurs, a-t-il affirmé.

Selon l'AFP, qui cite une source proche de l'Elysée, l'accord prévoit aussi une répartition entre les deux pays des recettes de l'impôt sur les bénéfices de l'aéroport.

Cette déclaration pose les bases d'un régime juridique pérenne pour les entreprises travaillant dans le secteur de l'aéroport. Et pour garantir la plus grande sécurité juridique possible, celle-ci sera transcrite dans un accord international liant la France et la Suisse.

Depuis 2013

Cette entente fait suite à la déclaration conjointe qui avait été signée par les chefs de la diplomatie suisse Didier Burkhalter et français Laurent Fabius au Forum économique mondial (WEF) à Davos (GR) l'année dernière.

Un certain nombre d'éléments devaient toutefois encore être précisés. Les discussions entre la Suisse et la France sur ces questions fiscales ont commencé en 2013.

C'est donc un immense soulagement pour les deux présidents qui tenaient à ce que l'aéroport conserve son caractère binational, mais aussi à ce qu'il puisse poursuivre son développement.

Et le choix du lieu pour signer cette déclaration n'est pas anodin. La région de l'Alsace a tout intérêt à ce que l'aéroport soit prospère. La déclaration de François Hollande annonçant la fin du conflit lors de son allocution inaugurale a d'ailleurs été accueillie par de vifs applaudissements.

Autre symbole important: le nouvel Unterlinden est l'oeuvre du bureau d'architecture bâlois Herzog et de Meuron. Cela dénote des liens qui "nous unissent depuis longtemps", a souligné le chef d'Etat français.

ats

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11