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France: le Conseil d'Etat suspend l'interdiction du burkini

La polémique sur le burkini exacerbe les tensions en France et divise le gouvernement, où deux ministres ont pris leurs distances avec la multiplication des arrêtés d'interdiction, soutenus par le premier ministre Manuel Valls (archives). © Keystone/AP/
La polémique sur le burkini exacerbe les tensions en France et divise le gouvernement, où deux ministres ont pris leurs distances avec la multiplication des arrêtés d'interdiction, soutenus par le premier ministre Manuel Valls (archives). © Keystone/AP/


Publié le 26.08.2016


Le Conseil d'Etat français a suspendu vendredi un arrêté dit "antiburkini" interdisant aux baigneurs portant des vêtements religieux l'accès aux plages de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes). Des maires invoquaient des risques de troubles à l'ordre public.

La plus haute juridiction administrative avait été saisie en urgence par la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), pour qui ce type d'arrêté, pris dans plusieurs dizaines de villes balnéaires depuis fin juillet, est "liberticide".

"A Villeneuve-Loubet, aucun élément ne permet de retenir que des risques de trouble à l'ordre public aient résulté de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes", peut-on lire dans un communiqué du Conseil d'Etat. "En l'absence de tels risques, le maire ne pouvait prendre une mesure interdisant l'accès à la plage et la baignade."

A l'audience jeudi, l'avocat de Villeneuve-Loubet, François Pinatel, avait assuré que les burkinis y étaient devenus "pléthoriques" avant le 5 août, quand l'arrêté a été pris, et contribuaient à crisper le climat "dans une région fortement éprouvée par les attentats".

La polémique sur le burkini exacerbe les tensions en France et divise le gouvernement, où deux ministres ont pris leurs distances avec la multiplication des arrêtés d'interdiction, soutenus par le premier ministre Manuel Valls. Sans trancher le débat, le président François Hollande a indirectement évoqué la question jeudi, en appelant tous les citoyens à "se conformer aux règles", sans "provocation ni stigmatisation".

ats, reu

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