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Fraude et corruption: les pays pauvres perdent une fortune

Une manifestation contre la corruption en Turquie (archives)
Une manifestation contre la corruption en Turquie (archives)


Publié le 03.09.2014


Le blanchiment d'argent, la fraude et la corruption coûtent cher aux pays en développement. La perte annuelle de recettes fiscales est évaluée entre 38 et 64 milliards de dollars (35 et 60 milliards de francs), selon un rapport publié par l'association ONE.

Cette organisation britannique a été fondée par le chanteur irlandait Bono, leader du groupe de rock U2. Cette ONG estime qu'au total, les pratiques frauduleuses dans les pays en développement représentent un volume annuel de 1000 milliards de dollars ou quelque 920 milliards de francs. Ce que ONE qualifie de "casse du siècle".

Selon Friederike Röder, qui dirige ONE en France, ce manque à gagner pourrait être "investi dans les soins de santé, la sécurité alimentaire et les infrastructures essentielles et sauver ainsi des millions de vies". ONE avance le chiffre de 3,6 millions de décès qui pourraient être évités chaque année dans les pays les plus pauvres si ces recettes fiscales étaient rétablies.

Sociétés écrans

S'adressant aux ministres des Finances du G20 qui se réuniront les 20 et 21 septembre en Australie, l'association formule quatre revendications.

Elle appelle en particulier à "lutter contre l'opacité des sociétés écrans", montages financiers souvent utilisés à des fins de blanchiment et d'évasion fiscale. Elle préconise l'établissement d'un registre public des investisseurs cachés derrière ces structures, comme l'a exigé en Suisse l'ONG Transparency International mercredi.

ONE veut aussi demander aux entreprises exploitant des ressources naturelles dans des pays en développement de publier "les informations sur les paiements qu'elles effectuent aux gouvernements, pays par pays et projet par projet, pour tous les pays dans lesquels elles ont des filiales".

Données fiscales

Contre la fraude fiscale, ONE défend la mise en place "d'un système d'échange automatique des données fiscales accessible aux pays en développement (en accordant une exemption temporaire de réciprocité d'échange des données)" tout en obligeant les entreprises "à publier leurs données financières pays par pays". Enfin, ONE milite pour un meilleur accès des citoyens aux données concernant l'utilisation des ressources publiques.

ats, afp

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