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Gaza: l'ONU décide l'envoi d'une commission d'enquête

"Les civils ne doivent pas être ciblés", a répété Navi Pillay (ar)
"Les civils ne doivent pas être ciblés", a répété Navi Pillay (ar)
Riad Malki était présent à Genève
Riad Malki était présent à Genève


Publié le 23.07.2014


Le Conseil des droits de l'homme a décidé mercredi à Genève l'envoi d'urgence d'une commission d'enquête dans les territoires palestiniens. La résolution a été adoptée par 29 voix contre une (celle des Etats-Unis) et 17 abstentions, dont les pays européens.

Lors des débats, l'ambassadeur israélien à l'ONU Eviatar Manor a comparé le Hamas à Al-Qaïda, à l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EIIL) et au Hezbollah et plaidé pour le droit de son pays à se défendre contre des groupes terroristes. Il a rejeté une résolution "complètement déséquilibrée" et "tendancieuse".

Le texte exige l'envoi d'urgence d'une commission d'enquête indépendante et internationale "pour enquêter sur toutes les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Gaza, dans le contexte des opérations militaires conduites depuis le 13 juin".

La commission d'enquête devra "établir les faits et les circonstances de ces violations et identifier les responsables des crimes perpétrés (...) dans le but de mettre fin à l'impunité". Elle devra faire rapport à la session de mars prochain du Conseil.

Demande à la Suisse

La résolution adoptée recommande que la Suisse, comme Etat dépositaire des Conventions de Genève, convoque rapidement la conférence des Etats parties à la IVe Convention de Genève.

Présent à Genève, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad Malki, a dénoncé les "crimes odieux" de l'Etat hébreu. Il a accusé les forces israéliennes de "tuer des familles entières" et lancé un appel à faire cesser immédiatement l'effusion de sang.

Riad Malki a aussi lancé un vibrant appel au gouvernement suisse et aux Etats parties des Conventions de Genève pour qu'ils organisent une conférence internationale destinée à renforcer la protection des civils palestiniens. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait déjà sollicité Berne dans une lettre envoyée le 9 juillet.

Une porte-parole du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a précisé que "la demande palestinienne a été transmise aux Etats parties" aux Conventions.

Crimes de guerre, selon Navi Pillay

Le texte adopté mercredi condamne "avec la plus grande fermeté les violations massives et systématiques des droits de l'homme découlant des opérations militaires israéliennes".

La résolution condamne aussi "toutes les violences contre les civils où qu'elles se produisent, dont la mort de deux Israéliens à la suite d'un tir de roquette".

Lors du débat, la Suisse a exprimé son soutien au lancement une commission d'enquête internationale. Son ambassadeur à l'ONU a condamné toutes les violations du droit humanitaire et appelé à un cessez-le-feu global.

En ouvrant la session, la Haut Commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay a affirmé qu'il y a "une forte possibilité" qu'Israël ait violé le droit international humanitaire à Gaza et commis des crimes de guerre. Elle a exhorté tous les acteurs dans ce conflit à épargner les civils.

ats

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