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Pas de "volonté d'arrêter les hostilités" en Ukraine selon l'OSCE

"Il n'y a pas de volonté d'arrêter les hostilités en Ukraine", affirme le chef adjoint de la mission de l'OSCE, Alexander Hug (à gauche/archives). © KEYSTONE/AP/DMITRY LOVETSKY
"Il n'y a pas de volonté d'arrêter les hostilités en Ukraine", affirme le chef adjoint de la mission de l'OSCE, Alexander Hug (à gauche/archives). © KEYSTONE/AP/DMITRY LOVETSKY


Publié le 31.08.2015


Ni l'armée ukrainienne ni les rebelles prorusses ne respectent la trêve dans l'est de l'Ukraine, affirme le chef adjoint de la mission de l'OSCE. "Les violations sont devenues la norme", ajoute Alexander Hug, qui ne voit aucune volonté d'arrêter les hostilités.

Le retrait des armes lourdes, l'autre point principal des accords de paix de Minsk, n'est pas respecté non plus, déclare dans un entretien diffusé lundi par La Liberté et Le Courrier, le Suisse Alexander Hug. "Les deux camps violent le cessez-le-feu à parts égales", selon lui.

M. Hug pointe le manque de confiance entre les belligérants comme le principal obstacle à un retrait des armes. "Sans confiance, il n'y aura pas de résultats positifs".

Il note cependant que la ligne de front est relativement stable depuis la prise de Debaltseve par les séparatistes "en parfaite violation des accords de Minsk, juste après leur signature", le 12 février.

Menacés de mort

Le codirecteur de la mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine relève également que les 525 observateurs déployés dans la région sont régulièrement menacés de mort par les prorusses. "Nous sommes systématiquement empêchés d'accéder à la frontière" entre l'Ukraine et la Russie par les insurgés qui en "bloquent physiquement l'accès", notamment en pointant leurs armes sur les observateurs.

"Il y a certainement des gens qui ne tiennent pas à ce que l'on fasse état de ce qui se passe dans leur secteur", explique M. Hug. Il rapporte aussi que plusieurs véhicules de l'OSCE ont été incendiés et qu'un "obus qui n'avait pas explosé a été un jour jeté dans l'une de nos voitures". D'autres observateurs, poursuit-il, ont été agressés, certains enlevés et l'un d'entre eux blessé dans un bombardement en juillet.

Mais même si les combats rendent la mission "difficile", l'OSCE n'a pas l'intention de se retirer. "Nous sommes déterminés à rester dans les régions de Donetsk et de Lougansk", affirme le Suisse.

Les accords de paix de Minsk 2 conclus en février prévoyaient une trêve dans l'Est séparatiste prorusse, où plus de 6800 personnes ont péri depuis avril 2014. Mais la région connaît ces dernières semaines une recrudescence des violences, dont Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité.

L'OSCE a notamment pour tâche de vérifier les zones de détention d'armes à la fois dans les territoires contrôlés par l'armée ukrainienne et dans ceux sous la domination des rebelles.

ats

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