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Italie: démonstration de force de l'extrême droite et des antifascistes

Les incidents violents se multiplient en marge de la campagne électorale en Italie (ici à Bologne le 16 février). © KEYSTONE/EPA ANSA/GIORGIO BENVENUTI
Les incidents violents se multiplient en marge de la campagne électorale en Italie (ici à Bologne le 16 février). © KEYSTONE/EPA ANSA/GIORGIO BENVENUTI
A Milan, de brefs heurts ont opposé les forces de l'ordre à des militants d'extrême gauche. © KEYSTONE/AP ANSA/NICOLA MARFISI
A Milan, de brefs heurts ont opposé les forces de l'ordre à des militants d'extrême gauche. © KEYSTONE/AP ANSA/NICOLA MARFISI


Publié le 24.02.2018


L'Italie a été parcourue de manifestations politiques parfois tendues samedi, à une semaine des législatives du 4 mars, avec une démonstration de force de Matteo Salvini (extrême droite) à Milan. Des milliers de manifestants antifascistes se sont réunis à Rome.

Parallèlement, d'autres groupes d'extrême droite ont tenu dans différentes villes du pays des rassemblements émaillés de heurts entre forces de l'ordre et contre-manifestants d'extrême gauche. Sur le parvis de la cathédrale à Milan, c'est sur l'aria "Nessun dorma" et son épique "vincerò" (je gagnerai) final que M. Salvini est arrivé sur le podium pour décliner son programme.

Allié avec la droite de Silvio Berlusconi pour les législatives, le patron de la Ligue ambitionne d'arriver premier au sein de cette coalition qui fait la course en tête dans les sondages afin de devenir chef du gouvernement. "Les Italiens d'abord", a-t-il martelé samedi.

Il s'est d'abord attaqué à l'immigration et à Matteo Renzi, chef de file du centre gauche pour les élections, copieusement sifflé par la foule. Quelque 15'000 à 20'000 personnes selon la police, 50'000 selon la Ligue, agitaient, sous le soleil, des drapeaux de la Ligue, de Venise ou encore de la Sardaigne.

A l'instar des autres mouvements d'extrême droite qui fleurissent en s'adressant à des populations qui se sentent abandonnées, M. Salvini a promis de s'occuper en priorité "des personnes âgées contraintes de fouiller dans les cartons jetés par les supermarchés", des ouvriers victimes des délocalisations, des petits commerçants...

"Dire non au fascisme"

C'est aussi de liberté qu'il s'est agi à Rome. Des milliers de personnes y ont défilé dans le calme pour dénoncer le fascisme, un rassemblement décidé lorsqu'un militant de la Ligue a tiré sur des Africains à Macerata (centre) en représailles à un meurtre sordide attribué à des Nigérians.

A l'appel l'association nationale des partisans de l'Italie, les manifestants ont défilé sous une petite pluie froide et une marée de drapeaux rouges et verts de syndicats. "Nous sommes là pour dire non au fascisme, parce qu'il y a trop d'épisodes malsains en ce moment, il ne faut pas que ça revienne", a déclaré Rita Solo, 50 ans, militante du syndicat CGIL venue de Sardaigne.

Derrière elle, une pancarte proclamait: "Make Italia antifascista again" (Rendez l'Italie à nouveau antifasciste). Le chef du gouvernement, Paolo Gentiloni, et le chef de file du centre gauche pour les élections, Matteo Renzi, ont brièvement participé à ce rassemblement qui s'est déroulé dans le calme.

En revanche, d'autres défilés ont été émaillés d'incidents. A Milan, de brefs heurts ont opposé les forces de l'ordre à des militants d'extrême gauche dénonçant la tenue d'un rassemblement de Fratelli d'Italia (extrême droite) le matin puis de CasaPound (néofasciste) en début d'après-midi.

ats, afp

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