La Liberté

Plus de 2300 migrants ont quitté la "Jungle" de Calais

Le bidonville de Calais, appelé "jungle" de Calais, compte entre 6000 et 8000 migrants (archives). © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS
Le bidonville de Calais, appelé "jungle" de Calais, compte entre 6000 et 8000 migrants (archives). © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS
Les migrants de Calais regroupés en vue de leur départ dès lundi matin © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS
Les migrants de Calais regroupés en vue de leur départ dès lundi matin © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS
La colonne des migrants qui devaient quitter Calais probablement dans la journée © KEYSTONE/AP/EMILIO MORENATTI
La colonne des migrants qui devaient quitter Calais probablement dans la journée © KEYSTONE/AP/EMILIO MORENATTI
Les adultes "ont quitté Calais à bord de 45 bus pour rejoindre 80 centres d'accueil et d'orientation (CAO) situés dans onze régions de France", a affirmé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS
Les adultes "ont quitté Calais à bord de 45 bus pour rejoindre 80 centres d'accueil et d'orientation (CAO) situés dans onze régions de France", a affirmé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS


Publié le 24.10.2016


Traînant leur valise ou portant leur sac, plus de 2300 migrants ont quitté lundi la "Jungle" de Calais par autocar. Situé dans le nord de la France, le vaste bidonville est voué à disparaître.

Quelque 2318 migrants, dont 400 mineurs, ont été "mis à l'abri" au premier jour de l'opération, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Les adultes "ont quitté Calais à bord de 45 bus pour rejoindre 80 centres d'accueil et d'orientation (CAO) situés dans onze régions de France", a affirmé le ministre. Les mineurs ont eux été "orientés au centre d'accueil provisoire", situé sur le campement, dans l'attente de l'instruction de leur dossier.

Après de longues files d'attente dès l'aube, le flux des départs s'est amenuisé quelques heures plus tard. Certains auraient reporté leur voyage aux jours suivants, d'autres ont été dissuadés par l'affluence des premières heures, selon les autorités locales.

Une fois vidé, le camp est promis à la démolition. Les pelleteuses devraient commencer dès mardi à déblayer tentes et baraquements.

"Le gouvernement a pris une décision courageuse, mais une décision nécessaire (...) Un pays comme la France avec 67 millions d'habitants est parfaitement capable d'accueillir ces personnes en détresse (...) de les accueillir dignement sans polémique excessive", a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, en marge d'un déplacement en Turquie.

Espoir abandonné

Les 6000 à 8000 personnes, installées depuis des mois dans ce campement boueux, sont venues de différents pays - pour la plupart d'Afghanistan, du Soudan ou d'Erythrée - dans l'espoir de traverser la Manche et de commencer une nouvelle vie. Beaucoup ont décidé de renoncer et pris place dans les files d'attente pour embarquer dans un car.

Malgré des bousculades et quelques altercations, l'opération d'évacuation s'est déroulée "dans le calme et dans la maîtrise", s'est félicité à Paris le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Plus de 1250 policiers avaient été déployés sur le terrain, mais aussi des bénévoles et des représentants de différentes ONG.

A bord du premier car à partir, 50 hommes, tous Soudanais. "Ca fait sept mois que je vivais sur la 'Jungle', j'en avais marre", explique Rahim. "N'importe où en France" sera mieux que les tentes du camp, sourit Bachir, 25 ans, dans son sweat à capuche orange.

ONG sceptiques

Tout en se félicitant de la "sérénité" des premiers départs, Christian Salomé, de l'association l'Auberge des migrants, se dit pour sa part "beaucoup plus inquiet pour la fin de la semaine, quand il ne restera que les gens (...) qui persistent à vouloir rejoindre l'Angleterre". Ils seraient 2000 dans ce cas, selon lui.

Plusieurs organisations non gouvernementales ont regretté la précipitation des autorités et certaines ne cachent pas leur scepticisme sur la suite. "Je pense que les gens vont continuer à venir, a estimé Clare Moseley, de l'organisation Care4Calais. "En février, plus de la moitié du camp a été détruit et pourtant sept mois plus tard, il est plus important que jamais."

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11