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Kiev et Moscou fragilisés par une crise politique et les sanctions

Convoi funéraire à Eindhoven
Convoi funéraire à Eindhoven


Publié le 24.07.2014


L'Ukraine, les séparatistes et la Russie ont tous dû faire face jeudi à de nouvelles difficultés. Alors que le transfert des dépouilles et l'analyse des boîtes noires après le crash du MH17 se poursuivaient, le chef du gouvernement ukrainien Arseni Iatseniouk a remis sa démission et l'UE a ciblé de nouvelles personnalités et entités prorusses et russes.

La démission de M. Iatseniouk, très prisé par les Occidentaux, montre une scission au sein de l'équipe dirigeante pro-occidentale à Kiev. Elle risque de plonger l'Ukraine dans une grave crise politique en plus des difficultés économiques et du sanglant conflit entre les forces de Kiev et les séparatistes prorusses dans l'est.

Arseni Iatseniouk est membre du parti Batkivchtchina de Ioulia Timochenko, la plus importante force de la coalition qui est opposée à des législatives anticipées.

Le président du Parlement ukrainien, Olexandre Tourtchinov, lui aussi allié de Mme Timochenko, a demandé aux partis Oudar de l'ex-boxeur Vitali Klitschko et Svoboda (nationalistes) qui ont quitté la coalition jeudi de "présenter d'urgence un candidat technique" au poste de premier ministre. Cette personne dirigera le gouvernement jusqu'aux législatives, attendues en principe dans trois mois.

Nouvelle série de sanctions

Pour les rebelles et Moscou, une nouvelle série de sanctions est intervenue jeudi depuis Bruxelles. Les ambassadeurs des 28 ont ajouté à la liste noire de l'UE 15 personnalités et 18 entités accusées de soutenir les séparatistes, a indiqué une source européenne. Cette nouvelle liste doit être rendue publique d'ici la fin de la semaine.

La décision de principe avait été prise par les chefs d'Etat ou de gouvernement pendant leur sommet du 16 juillet. La liste intégrait jusqu'ici plus de 72 personnalités russes et ukrainiennes prorusses, ainsi que deux entités.

Les combats se poursuivent

Sur le terrain, les combats entre loyalistes et rebelles se sont encore intensifiés en Ukraine, à tel point que l'Australie et les Pays-Bas veulent envoyer une mission de l'ONU pour sécuriser la zone du crash de l'avion de la Malaysia Airlines.

Deux avions, un néerlandais et un australien, transportant au total 74 cercueils, ont atterri jeudi aux Pays-Bas, un jour après l'arrivée des premiers 40 corps. La chute de l'appareil, abattu par un missile tiré selon les Etats-Unis depuis une zone contrôlée par les rebelles, avait fait 298 tués.

Les experts britanniques ont, eux, entamé l'analyse de la seconde boîte noire, celle des données techniques du vol. Ils ont assuré que ces informations n'avaient pas été trafiquées. Celle intégrant les conversations de l'équipage avait déjà été examinée mercredi.

ats, afp, reuters

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