La Liberté

L'accès limité à internet pèse sur les médias indépendants à Cuba

A Cuba, l'ouverture progressive d'internet au grand public engagée en 2013 n'a pas été accompagnée des baisses tarifaires attendues. Ici, des jeunes profitent du wifi d'un hôtel situé dans le centre-ville de La Havane (archives). © KEYSTONE/AP/DESMOND BOYLAN
A Cuba, l'ouverture progressive d'internet au grand public engagée en 2013 n'a pas été accompagnée des baisses tarifaires attendues. Ici, des jeunes profitent du wifi d'un hôtel situé dans le centre-ville de La Havane (archives). © KEYSTONE/AP/DESMOND BOYLAN


Publié le 29.09.2016


L'accès limité et coûteux à internet à Cuba freine la progression de la liberté de la presse, déplore le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dans un rapport publié mercredi. De plus il bride l'audience des médias indépendants en ligne.

Selon l'ONG basée à New-York, la "presse cubaine, encouragée par l'appel en faveur des réformes du président Raul Castro en 2010, bénéficie d'un espace accru pour (diffuser) les opinions critiques" à la faveur du développement des blogs et sites d'information en ligne.

Aujourd'hui, précise l'organisation, l'île abrite "une blogosphère animée, un nombre toujours plus important de site web d'informations (...) et une génération innovante de journalistes indépendants". Au total, le CPJ recense quelque 3000 blogs consacrés à Cuba.

Il précise plus généralement que les nouveaux portails créés en ligne "ont fondamentalement transformé le panorama médiatique cubain ces cinq dernières années", malgré l'absence de médias privés sur les autres supports (radio, TV, presse papier).

Toutefois, "le harcèlement et les intimidations menées par les autorités, le vide juridique provoqué par des dispositions légales restrictives et dépassées sur l'activité de la presse, ainsi que l'accès limité et coûteux à internet freinent (ces) progrès", indique le CPJ, regrettant que "la majorité des contenus (soit) consommée" à l'étranger.

Salaire de 28 dollars

A Cuba, l'ouverture progressive d'internet au grand public engagée en 2013 n'a pas été accompagnée des baisses tarifaires attendues. Et les quelque 200 zones wifi de l'île facturent encore l'heure de connexion à 2 dollars, une somme prohibitive dans un pays où le salaire moyen n'est que de 28 dollars mensuels.

Concernant les connexions à domicile, celles-ci demeurent exclusivement réservées à certaines professions (médecins, universitaires, artistes ou journalistes). Et l'accès à un certain nombre de sites proches de l'opposition reste bloqué par les autorités.

Dans ce contexte, la plupart des journalistes indépendants "ont recours à des procédés originaux pour diffuser leur travail vers un public majoritairement déconnecté", constate le CPJ.

"Les dissidents, les journalistes (indépendants) qui traitent de questions sociales sans être considérablement hostiles (au gouvernement), les blogueurs pro-gouvernementaux et les représentants de la presse d'Etat se rejoignent tous sur un point, assure le CPJ. Ils souhaitent que les autorités leur offre un accès à la fois meilleur, plus économique et moins restreint" à internet.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11