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L'étau se resserre sur le sport suisse

La jauge des spectateurs a été abaissée à 1000 à Fribourg © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La jauge des spectateurs a été abaissée à 1000 à Fribourg © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La jauge des spectateurs a été abaissée à 1000 à Fribourg © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La jauge des spectateurs a été abaissée à 1000 à Fribourg © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 23.10.2020


L'étau se resserre un peu plus autour du sport professionnel suisse, qui pourrait bientôt être contraint de se mettre en pause.

Sa pratique doit désormais également se faire à huis clos dans les cantons de Neuchâtel et du Jura, alors que Fribourg, Vaud et Genève adoptent la jauge des 1000 personnes.

Neuchâtel et le Jura appliquent ainsi le même régime strict que le Valais. Neuchâtel Xamax (Challenge League de football), Union Neuchâtel (LNA de basketball), les HC La Chaux-de-Fonds et Ajoie ou le BC Boncourt (LNA de basketball) devront ainsi évoluer devant des travées vides dans un avenir proche.

Les sports d'équipe et de contact (football, basketball, hockey, volley, sports de combat...) sont aussi prohibés dans ces deux cantons, à l'exception donc de leur pratique au niveau professionnel. Les mesures s'appliquent jusqu'au 15 novembre dans le Jura et jusqu'au 30 novembre à Neuchâtel.

Fribourg, Vaud et Genève, qui interdisent également les sports impliquant un quelconque contact physique, ne veulent en revanche pas du huis clos. Mais la décision d'abaisser la jauge à 1000 personnes fait particulièrement mal à Fribourg-Gottéron, au Lausanne Hockey Club et à Genève-Servette, qui pouvaient accueillir respectivement 5160, 5315 et 4100 spectateurs.

"C'est une douche froide. Ce n'était déjà pas simple de commencer avec les deux tiers (réd: des spectateurs), alors devoir mettre tout ça en veilleuse", convient le président du LHC Patrick de Preux, soulignant que la Confédération devra "aider les clubs avec un soutien à fonds perdus. Sinon on ne va pas s'en remettre."

Cette mesure est en vigueur jusqu'à la fin novembre à Fribourg et Genève, et "jusqu'à nouvel avis" dans le canton de Vaud. Elle touche également le champion de Suisse en titre de basketball, Fribourg Olympic, son rival des Lions de Genève, le Servette FC ainsi que les clubs de football vaudois de Lausanne-Sport (Super League) et Stade-Lausanne-Ouchy (Challenge League).

Statu quo à Zurich

Statu quo en revanche dans le canton de Zurich, où les manifestations pouvant accueillir plus de 1000 personnes restent autorisées. Les concepts de sécurité et de protection doivent toutefois être réexaminés par le Conseil d'Etat zurichois, dont la décision a de quoi surprendre.

Les clubs de football - Zurich (Super League), Grasshoppers et Winterthour (Challenge League) - et de hockey sur glace - Zurich Lions (National League), Kloten, Winterthour et les GCK Lions (Swiss League) - peuvent continuer à évoluer devant des gradins remplis aux deux tiers. Même si le FC Winterthour et les GCK Lions sont au repos forcé en raison de tests positifs au sein de leur effectif...

On attend le 28

Le chaos semble donc de plus en plus proche. Ces restrictions, qui provoqueront de nouvelles pertes financières pour les clubs, viennent s'ajouter à des reports et à des mises en quarantaine s'accumulant dans tous les sports et à tous les échelons et, surtout, à une situation sanitaire qui se dégrade chaque jour.

Le Conseil fédéral prendra d'ailleurs certainement d'autres mesures restrictives mercredi prochain, mesures qui pourraient contraindre le sport professionnel à se (re)mettre en pause. Mais les dirigeants des Ligues professionnelles peuvent-ils décemment attendre au-delà du 28 octobre pour débrancher la prise?

"La Ligue a communiqué que l'on jouera jusqu'au 2 novembre. On a aussi dit que l'on allait attendre les décisions du Conseil fédéral pour aviser", rappelle le directeur général de Gottéron Raphaël Berger. "On envisage une pause du championnat. Et s'il faut jouer jusqu'en juin ou en juillet, il faut le prendre en considération, même si l'on doit renoncer au Championnat du monde."

Même son de cloche du côté de Patrick de Preux. "Maintenant, il faut que l'on retrouve des conditions à peu près tolérables. Notre souhait est de mettre le championnat en pause. Mais jusqu'à quand?", se demande-t-il. Des doutes que partage le responsable presse de Lausanne-Sport Vincent Steinmann: "Qu'est-ce qu'on fait maintenant? On met le championnat en pause? On continue?"

Au Servette FC, en revanche, on se dit dépendant des décisions de la Swiss Football League. "En l'état, la viabilité du club n'est pas menacée, la direction avait été prudente dans l'élaboration des budgets", ajoute Loïc Luscher, porte-parole des Grenat.

ats

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