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L'initiative de l'UDC ne permettra pas le renvoi des requérants

Pour Eduard Gnesa, un oui à l'initiative pour le renvoi des criminels étrangers risque de provoquer plus de "disparitions" parmi les requérants d'asile (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
Pour Eduard Gnesa, un oui à l'initiative pour le renvoi des criminels étrangers risque de provoquer plus de "disparitions" parmi les requérants d'asile (archives). © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 12.02.2016


Asile • L'initiative de l'UDC de mise en oeuvre sur le renvoi des criminels étrangers, soumise au peuple le 28 février, ne permettra pas de renvoyer davantage de requérants d'asile, prévient Eduard Gnesa. Pour les délits graves, la loi autorise déjà leur expulsion, selon lui.

"Quant aux délits 'bagatelle', je crains qu’ils ne suscitent plus de recours, plus de procédures longues et plus de 'disparitions'", c'est-à-dire des personnes dont l'administration ne sait pas où elles se trouvent, relève l'ambassadeur suisse extraordinaire pour la coopération internationale en matière de migration dans un entretien diffusé vendredi par Le Temps.

M. Gnesa craint même que "les pays concernés se montrent peu disponibles pour accueillir leurs citoyens", citant notamment le cas des "secondos", les étrangers de deuxième génération, qui n'ont jamais vécu dans leur pays d'origine.

3000 requérants disparus

Selon l'ambassadeur, l'administration a perdu l'an passé la trace de 3000 demandeurs d'asile qui auraient dû rentrer dans leur pays. "Soit leur identification n'a pas abouti, soit ils ont disparu après une décision" de renvoi. Certains d'entre eux sont "probablement restés en Suisse", estime M. Gnesa. Les autres sont partis dans d'autres pays ou rentrés chez eux.

Si la nouvelle loi sur l'asile ne permettra d'empêcher ces "départs non contrôlés", il relève que l'expérience au centre-test de Zurich démontre que les requérants acceptent plus facilement les décisions.

"Ils obtiennent des informations préliminaires sur leurs chances d'obtenir l'asile et sont accompagnés dès les premiers jours par des conseillers juridiques". Cette façon de travailler "va faciliter les procédures de renvoi", affirme l'ambassadeur.

ats

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