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L'OMS sera réformée pour mieux faire face aux urgences

L'OMS s'est dotée de plus de moyens pour réagir aux crises (arc.).
L'OMS s'est dotée de plus de moyens pour réagir aux crises (arc.).


Publié le 26.05.2015


Santé • L'Assemblée mondiale de la santé a donné son feu vert à la réforme de l'OMS afin de renforcer sa capacité de riposte aux urgences. Un fonds de cent millions de dollars va être lancé pour réagir immédiatement en cas d'alerte.

Les délégués à la 68e Assemblée mondiale de la Santé ont tiré les leçons de l'épidémie d'Ebola, qui a contaminé 27'000 personnes et fait 11'132 morts en Afrique de l'Ouest. L'épidémie n'est pas terminée, a averti mardi le directeur général adjoint de l'OMS pour les urgences le Dr Bruce Aylward lors d'une conférence de presse.

La route est cahoteuse, a-t-il indiqué: 12 nouveaux cas ont été recensés au cours de la semaine écoulée contre 36 la semaine précédente et neuf il y a trois semaines en Guinée et en Sierra Leone. Le Libéria a été déclaré libre de l'Ebola le 9 mai.

Des cas ne sont pas encore rapportés en Guinée et des contacts refusent d'être identifiés, a prévenu le responsable de l'OMS. "Il faudra encore du temps pour arriver à zéro cas", a-t-il dit.

Les fortes pluies qui affectent la région entre avril et septembre vont compliquer la logistique des organisations humanitaires. Elles vont aussi multiplier le nombre de personnes atteintes d'autres maladies qu'Ebola, rendant plus difficile la tâche des médecins.

Nouveau programme

Les 3000 délégués de près de 180 pays ont approuvé l’engagement qu’a pris l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de réformer en profondeur son action en situation d’urgence, en particulier en présentant des chaînes de commandement et des mécanismes de contrôle clairs. L'agence de l'ONU a été accusée d'avoir réagi l'an dernier avec retard à l'épidémie en Afrique de l'Ouest.

L'OMS va créer un nouveau programme pour les urgences sanitaires et constituer un fonds de réserve de cent millions de dollars dans le but de financer des opérations menées sur le terrain pour une durée de trois mois maximum. Au départ, ce fonds de réserve, placé sous l'autorité directe de la directrice générale, fonctionnera comme un projet pilote de deux ans, puis fera l’objet d’une évaluation.

Le plan met également sur pied une équipe spéciale de spécialistes dédiées aux urgences. Ils pourront être déployés très rapidement en cas d'alerte.

Résistance aux antibiotiques

Au terme de dix jours de travaux, les délégués ont par ailleurs approuvé un plan d'action pour lutter contre les résistances aux antibiotiques. Chaque pays est invité à renforcer sa surveillance et à mettre en place un programme national d'ici 2017.

Une nouvelle stratégie contre la malaria a aussi été adoptée. Les gouvernements veulent réduire de 40% le fardeau de la maladie d'ici 2020 et de plus de 90% d'ici 2030. Entre 2000 et 2013, le taux de mortalité du paludisme a baissé de 47% dans le monde, mais la malaria a encore tué 584'000 personnes en 2013.

Budget en hausse

L'Assemblée mondiale de la santé a aussi adopté le budget pour les années 2016 et 2017 proposé par la directrice générale Margaret Chan. Le budget approuvé est de 4,38 milliards de dollars (pour deux ans), en hausse de près de 10% par rapport au budget 2014-2015.

Le budget comprend un montant de 236 millions de dollars pour tirer les leçons de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, renforcer la riposte aux urgences sanitaires, et répondre aux nouveaux besoins comme la lutte contre les résistances aux antibiotiques et la santé et l'environnement, a expliqué l'OMS.

Vaccins trop chers

Les représentants des Etats ont aussi lancé l'alerte sur la question de l'augmentation du coût de la vaccination d’un enfant. Ils ont franchi un cap décisif pour résoudre ce problème, en approuvant une résolution appelant à des vaccins moins chers et à une plus grande transparence sur les prix pratiqués, s'est félicité Médecins sans frontières (MSF).

De nombreux pays n'ont pas accès aux vaccins les plus récents - et les plus chers - comme celui contre les infections à pneumocoque, responsables de près d'un million de décès d'enfants chaque année, a expliqué MSF. L'ONG espère que les pays utiliseront ce contexte favorable pour obtenir la publication des prix payés pour les vaccins et que cet appel sera entendu par les laboratoires pharmaceutiques.

ats

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