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L'opposition vénézuelienne mobilise et appelle à la grève générale

Un des participants de la manifestation mercredi à Caracas. © KEYSTONE/AP/ALEJANDRO CEGARRA
Un des participants de la manifestation mercredi à Caracas. © KEYSTONE/AP/ALEJANDRO CEGARRA


Publié le 26.10.2016


L'opposition vénézuélienne a réussi à mobiliser mercredi des centaines de milliers de personnes contre le président socialiste Nicolas Maduro. Elle a appelé à la grève générale vendredi pour faire monter la pression.

"Nous appelons à une grève générale vendredi prochain, tout le monde reste chez soi", a déclaré Jesus Torrealba, secrétaire général de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre), devant une foule immense à Caracas.

Acculant un peu plus le chef de l'Etat, les antichavistes, du nom de l'ex-président Hugo Chavez (1999-2013), ont convoqué une "marche pacifique" le 3 novembre vers le palais présidentiel de Miraflores.

L'objectif de cette nouvelle manifestation sera de signifier à M. Maduro le résultat du vote du Parlement, prévu juste avant, sur la procédure pour manquements au devoir de sa charge - lorsque le chef de l'Etat ne remplit plus ses fonctions. La MUD étant majoritaire au Parlement, le résultat de ce vote fait peu de doute.

"Nous n'allons pas nous rendre. Le référendum révocatoire, c'est maintenant", affirmait à Caracas l'une des banderoles des manifestants, la plupart vêtus de blanc et portant des casquettes aux couleurs du drapeau rouge, bleu et jaune du Venezuela.

Processus suspendu

Baptisée "La prise du Venezuela", cette mobilisation réunissait en début d'après-midi des centaines de milliers de personnes, obligeant de nombreux commerces et sept stations de métro à fermer.

Plus de 20 personnes ont été blessées et 39 autres arrêtées lors de ces manifestations, a dénoncé une ONG. Alfredo Romero, directeur de Foro Penal, association de défense des droits de l'homme, a indiqué sur Twitter que ces interpellations s'étaient produites dans cinq des 24 Etats du Venezuela.

Cette mobilisation a été organisée par l'opposition en réponse à la suspension d'un processus de référendum révocatoire visant au départ du président. Il aurait justement dû entrer mercredi dans sa dernière ligne droite avec un ultime recueil de signatures.

Dans ce pays pétrolier en plein naufrage économique sous l'effet de la chute des cours du brut, la tension est à son comble alors que les deux camps s'accusent mutuellement de "coup d'Etat".

Le gouvernement a le pouvoir

Les antichavistes exigent le départ de Nicolas Maduro, élu en 2013 et dont le mandat expire en 2019, le jugeant responsable de la crise économique.

"En ce moment, c'est la MUD qui a le capital politique, mais le gouvernement a le pouvoir. Pour que l'opposition accède aux autres pouvoirs (en plus du Parlement), il doit y avoir des élections", a affirmé l'analyste Juan Manuel Raffali. Avec le gel du référendum, le "conflit politique a atteint un point critique", ajoute-t-il.

La MUD avait déjà accentué la pression mardi en faisant voter par le Parlement l'ouverture d'un procès en destitution contre le président, qu'elle accuse de "coup d'Etat".

ats, afp

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