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L'opposition vénézuélienne dénonce un "putsch" gouvernemental

Henrique Capriles, farouche opposant à Nicolas Maduro, dénonce un coup d'Etat au Venezuela (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/CRISTIAN HERNANDEZ
Henrique Capriles, farouche opposant à Nicolas Maduro, dénonce un coup d'Etat au Venezuela (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/CRISTIAN HERNANDEZ


Publié le 22.10.2016


L'opposition vénézuélienne, furieuse du gel du processus référendaire contre l'impopulaire président Nicolas Maduro, a appelé les Vénézuéliens à manifester dans tout le pays pour dénoncer le "coup d'Etat". Selon elle, il a été perpétré par le gouvernement.

Cette nouvelle poussée de fièvre du pays sud-américain, où la crise politique se double d'une grave crise économique, a été engendrée par l'annonce jeudi de la suspension de la collecte de signatures. Il s'agit de l'étape préalable à l'organisation d'un vote pour ou contre le maintien de M. Maduro à la présidence, poste qu'il occupe depuis 2013 à la mort d'Hugo Chavez.

Le Conseil national électoral (CNE), que l'opposition accuse de collusion avec le gouvernement, a évoqué des fraudes commises par l'opposition pour justifier la suspension.

"Il y a eu un coup d'Etat au Venezuela, on ne peut pas appeler cela autrement. L'heure est venue de défendre la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela", a lancé vendredi, hors de lui, Henrique Capriles, farouche opposant à M. Maduro et figure de la Table pour l'unité démocratique (MUD) de centre droit.

L'opposition, a-t-il précisé, va organiser dimanche une "séance extraordinaire de l'Assemblée nationale où des décisions seront prises".

"Ne pas perdre la tête"

Dans la journée, Lilian Tintori, épouse d'une figure de l'opposition de centre droit, Leopoldo Lopez, actuellement emprisonné, avait appelé à manifester samedi. Un appel repris par Henrique Capriles, qui a fixé à mercredi une "mobilisation dans tout le pays".

Devançant ces appels, des centaines d'étudiants sont descendus vendredi dans les rues de Caracas, appelant à la révocation du président.

Depuis le Moyen-Orient où il est en déplacement, M. Maduro n'a pas directement évoqué le référendum à la télévision d'Etat vénézuélienne, mais il a demandé à ce que "personne ne perde la tête".

Pour tenter une médiation, l'ancien Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero se réunira ce week-end séparément avec des délégués du gouvernement et de l'opposition, selon le vice-président Aristobulo Isturiz.

L'opposition à Washington

La collecte de signatures d'électeurs était la dernière étape pour la Table pour l'unité démocratique, majoritaire au Parlement, avant de pouvoir organiser un référendum révocatoire contre le chef de l'Etat socialiste.

Il fallait pour cela, les 26, 27 et 28 octobre, réunir quatre millions de signatures, soit 20% de l'électorat, après une première étape où il avait déjà fallu en rassembler 1%.

S'exprimant vendredi aux côté d'Henrique Capriles, Henry Ramos Alup, président du Parlement, a annoncé que des représentants de l'opposition iraient au siège de l'Organisation des Etats américains (OEA) à Washington prochainement pour demander au secrétaire général de l'organisation, Luis Almagro, qu'il applique la Charte démocratique de l'OEA.

ats, afp

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