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La Chine nomme un dur responsable de la sécurité à Hong Kong

Pékin a nommé un dur pour faire le ménage à Hong Kong (archives). © KEYSTONE/AP/Kin Cheung
Pékin a nommé un dur pour faire le ménage à Hong Kong (archives). © KEYSTONE/AP/Kin Cheung


Publié le 04.07.2020


Malgré la pression internationale croissante, la Chine a nommé vendredi un responsable à poigne pour s'occuper de la sécurité nationale dans l'ancienne colonie britannique Hong Kong, en vertu d'une loi controversée. Il dirigera le bureau de la sécurité nationale.

Ce dernier, nouvellement créé et qui dépend directement du pouvoir central chinois, a pour tâche de collecter des renseignements et de poursuivre les atteintes à la sûreté de l'Etat à Hong Kong. Il s'agit de l'une des dispositions prévues par la loi controversée que Pékin a fait passer en force mardi.

Zheng Yanxiong, 56 ans, prend la tête de cet organisme, ont annoncé vendredi les médias d'Etat. "C'est un dur à cuire, un homme de loi et d'ordre", a assuré à l'AFP le politologue Willy Lam, spécialiste de la Chine à l'université chinoise de Hong Kong.

L'homme a fait carrière au Guangdong, la province qui borde Hong Kong. Il est surtout connu pour avoir maté la contestation de Wukan en 2011. Le village était devenu célèbre, lorsque ses habitants s'étaient soulevés pour chasser les caciques locaux du parti communiste chinois (PCC), qu'ils accusaient de s'enrichir à leurs dépens en saisissant leurs terres.

Vent de panique à Hong Kong

Le régime communiste a imposé mardi à l'ex-colonie britannique un texte très controversé en ce qu'il viole, selon ses détracteurs, le principe "un pays, deux systèmes", censé garantir à Hong Kong des libertés inconnues ailleurs en Chine. Nombre de juristes ont mis en garde contre la formulation très vague d'un texte qui, en se prêtant à toutes les interprétations, encourage l'autocensure.

La nouvelle loi fait souffler un vent de panique chez certains Hongkongais, qui depuis mardi effacent toute trace de leur engagement pro-démocratie sur les réseaux sociaux.

"J'ai changé mon nom de profil et adopté un compte privé pour que mon employeur ne puisse pas voir mes publications qu'il pourrait juger antichinoises ou en violation de la loi sur la sécurité nationale", explique sous couvert d'anonymat à l'AFP un employé d'une grande entreprise, dont la direction est selon lui "Pro-Pékin".

A Hong Kong, les autorités paraissent de leur côté vouloir enfoncer le clou. Pour la première fois depuis la promulgation de la loi, un homme d'une vingtaine d'années a été inculpé vendredi pour "incitation à la sécession" et "terrorisme".

ats, afp

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