Des milliers de partisans de la Ligue du Nord ont manifesté samedi à Milan pour exiger la fin de l'opération de secours des migrants en Méditerranée, "Mare Nostrum". Une opération accusée d'encourager l'immigration clandestine.

"Nous avons 15% de chômage, nous n'avons pas besoin de main-d'oeuvre étrangère", "pas racistes, seulement réalistes" ou encore "stoppez l'invasion", pouvait-on lire sur certaines des pancartes que brandissaient les manifestants dans le long cortège qui s'est rendu place du Dôme, au coeur de la ville, pour y écouter le discours du chef de file du parti régionaliste et xénophobe, Matteo Salvini.

Ce dernier a assuré que le mouvement n'est pas "contre l'immigration mais contre les immigrés clandestins, point". Il a qualifié Mare Nostrum d'opération "esclavagiste et raciste".

Le président léguiste de la région Lombardie, Roberto Maroni, a de son côté affirmé que "le véritable crime, ce n'est pas les renvois, c'est de forcer des régions virtuoses à fermer les hôpitaux pour payer les indemnités des immigrés". Pour cet ancien ministre de l'Intérieur de Silvio Berlusconi, Mare Nostrum est "un moyen qui alimente l'immigration clandestine".

Cortège antiraciste

Parallèlement, un cortège "antiraciste" organisé à l'initiative des centres sociaux, a lui aussi défilé dans la capitale lombarde, mais s'est vu bloquer l'accès à la place du Dôme par la police. Les organisateurs ont revendiqué 10'000 participants, tandis que la police a estimé leur nombre à environ 3000 personnes.

Depuis octobre 2013, 150'000 personnes ont été secourues par les unités navales de "Mare Nostrum", les gardes-côtes et les navires marchands qui se trouvaient à proximité des naufrages, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). A l'inverse, quelque 4000 personnes ont perdu la vie durant la même période.

"Mare Nostrum" avait été lancé en octobre 2013 après la mort de 366 migrants dans le naufrage de leur embarcation au large de l'île de Lampedusa, au sud de la Sicile. Cette opération doit être remplacée dès novembre par un dispositif nettement allégé baptisé "Triton" et géré par l'Agence européenne pour la gestion des frontières Frontex.

ats, afp