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Lara Gut a retrouvé la paix

Lara Gut a retrouvé le sourire à Zermatt. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Lara Gut a retrouvé le sourire à Zermatt. © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 26.09.2017


Lara Gut n'est plus la même. C'est la Tessinoise qui l'affirme, sept mois après avoir été victime d'une lourde blessure qui lui a permis "d'apprendre beaucoup de choses" sur elle.

La skieuse de Comano s'était déchiré le ligament croisé du genou gauche le 10 février, en plein Championnats du monde à St-Moritz. Un coup dur a priori, mais pas pour Lara Gut. "Cette blessure m'a permis de retrouver un équilibre dans ma vie, de me retrouver en tant que personne", a-t-elle confié mardi à Zermatt, lors de sa première intervention devant les médias depuis son accident.

"J'avais besoin de souffler, et c'est grâce à cette blessure que j'y suis parvenue", a expliqué une skieuse qui, au moment de sa mésaventure de St-Moritz, était à bout. "J'étais un peu perdue. Cela faisait des mois que je donnais tout pour ma vie d'athlète au détriment ma vie privée. Le fait de gagner le grand globe de cristal (réd: saison 2015/2016) et de disputer des Mondiaux à domicile n'avaient rien arrangé. Il y avait trop de pression, trop de requêtes à satisfaire. J'avais besoin de temps pour moi", a-t-elle reconnu.

"Trouver le bon équilibre"

"Or comment fait-on quand on n'en peut plus ? On demande un break à la FIS pour burn-out ?", a interrogé la Tessinoise. "Il a donc fallu que je me 'casse' le genou pour me retrouver avec moi-même. C'est dur à accepter, mais c'est bien en me blessant que j'ai pu à nouveau respirer", a-t-elle assuré.

Comme pour confirmer sa métamorphose, Lara Gut est apparue très décontractée mardi à Zermatt, prenant le temps d'expliquer dans toutes les langues (français, allemand, italien, anglais) les bienfaits de ses longs mois de rééducation. "J'ai passé beaucoup de temps avec mes proches, mais aussi avec des amis que j'avais perdu de vue", a-t-elle raconté. "Cela m'a fait beaucoup de bien, et permis de réaliser qu'il était plus important d'être une personne heureuse qu'une athlète performante", a-t-elle insisté.

Désireuse désormais de trouver "le bon équilibre entre vie privée et vie de skieuse", Lara Gut ne va toutefois pas délaisser sa carrière. Bien au contraire. "Si je me sens bien dans ma peau, je serai encore meilleure comme athlète", a-t-elle assuré. "Et de toute façon, j'aime trop le ski pour ne pas vouloir aller vite. Il n'y a rien de plus fort que cet instinct, presque animal, que je ressens quand je suis au départ d'une course", a-t-elle reconnu.

Retour à Killington

Pour la revoir en course, il faudra toutefois attendre la fin novembre pour le début de la tournée nord-américaine à Killington. La Tessinoise a en effet renoncé participer au géant inaugural de la Coupe du monde à Sölden, programmé le 28 octobre. "Normalement, je commence mon entraînement estival sur neige en juillet. Or cette année, j'ai dû attendre début septembre. Sölden arrive trop tôt", a jugé celle qui s'est imposée à deux reprises sur le glacier autrichien (2013 et 2016).

Lara Gut a assuré qu'elle avait vite retrouvé un bon feeling sur les skis, dès son retour sur la neige, le 4 septembre à Zermatt, puis lors des deux semaines de camp d'entraînement au Chili. "Il y avait un peu d'appréhension au début, mais j'ai rapidement repris mes marques", a-t-elle raconté, précisant qu'elle ne ressentait pas de douleurs à son genou.

Interrogée sur les JO de PyeongChang en février, point culminant de la saison, Lara Gut a déclaré qu'elle ne s'y voyait pas encore. "Le chemin est encore long. Pour le moment, mon objectif consiste à travailler chaque jour pour préparer mon retour en Coupe du monde", a-t-elle commenté. "De toute façon, je préfère désormais être une personne heureuse plutôt que de devenir médaillée d'or. Mais bon, s'il est possible d'avoir les deux, je ne vais pas me gêner !", a-t-elle lâché.

ats

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