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Le cacique Raoni dénonce les "mensonges" du président brésilien

Le cacique brésilien Raoni Matuktire est un des défenseurs les plus emblématiques de la forêt amazonienne (archives). © KEYSTONE/EPA/GUILLAUME HORCAJUELO
Le cacique brésilien Raoni Matuktire est un des défenseurs les plus emblématiques de la forêt amazonienne (archives). © KEYSTONE/EPA/GUILLAUME HORCAJUELO


Publié le 27.09.2020


Le cacique brésilien Raoni Matuktire a vivement critiqué samedi le président brésilien Jair Bolsonaro, qui avait accusé les Amérindiens d'être à l'origine des incendies qui dévastent la forêt amazonienne. Il a pointé les agriculteurs, les bûcherons et les mineurs.

Le président d'extrême droite avait provoqué une controverse mardi lors d'un discours devant l'assemblée générale annuelle de l'ONU. Défendant son bilan environnemental, il avait déclaré que les incendies qui ont détruit d'importantes portions de la forêt tropicale avaient été provoqués par des fermiers indigènes employant des techniques traditionnelles de brûlis itinérants.

Les environnementalistes, qui assurent de leur côté que les incendies ont pour objectif de dégager des terres pour la puissante agro-industrie brésilienne, se sont empressés de réfuter les déclarations de M. Bolsonaro.

Ils ont été rejoints par le chef de 90 ans Raoni Metuktire, du peuple Kayapo, connu pour voyager dans le monde entier pour tenter de sensibiliser sur les menaces pesant sur l'Amazonie. Jair Bolsonaro "a déclaré à la télévision que les indigènes incendiaient la planète. C'est un mensonge! Les agriculteurs sont ceux qui provoquent les incendies", a déclaré Raoni, selon le site G1.

Vague de déforestation

"Quelques agriculteurs endommagent la forêt, la nature. Bûcherons mineurs... ce sont eux qui mettent le feu à la planète", a ajouté le cacique.

Le pays est confronté à une vague de déforestation depuis la prise de fonction de M. Bolsonaro en janvier 2019. Durant la première année de son mandat, la déforestation a progressé de 85,3% avec un record de 10'123 kilomètres carrés, soit l'équivalent du Liban.

Pour l'année en cours, le rythme est en repli de 5%, même si le nombre d'incendies a augmenté pour sa part de 12%, avec un total de 71'673 départs de feux recensés.

Au sud de l'Amazonie, le Pantanal, une des plus importantes régions humides dans le monde, a également été victime de nombreux incendies cette année, avec pas moins de 16'119 départs, un record alors que l'année n'est pas terminée, détruisant plus de 10% des zones humides.

ats, afp

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