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L'évacuation des migrants de la "Jungle" de Calais commencera lundi

La "jungle" de Calais dans l'attente fébrile de son démantèlement (archives) © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS
La "jungle" de Calais dans l'attente fébrile de son démantèlement (archives) © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS


Publié le 21.10.2016


L'évacuation du camp de la Jungle de Calais, qui abrite plusieurs milliers de migrants dans le nord de la France, débutera lundi matin et devrait durer une semaine. Le ministère français de l'Intérieur et le représentant de l'Etat l'ont annoncé vendredi.

Situé face aux côtes anglaises ce camp, qui compte entre 5700 et 10'000 migrants selon les sources, dont des mineurs isolés, s'était formé au printemps 2015 à la faveur de la crise migratoire en Europe, et une partie en a déjà été démantelée en mars.

Alors que des premiers groupes sont déjà partis au compte-gouttes pour des centres d'accueil répartis sur tout le territoire français, les migrants de la "jungle" attendent l'arrivée des bulldozers avec résignation.

Le démantèlement doit intervenir "dans les prochains jours", avaient averti jeudi les ministres français de l'intérieur Bernard Cazeneuve et du logement Emmanuelle Cosse. "Nous réussirons ce défi humanitaire", ont-ils promis vendredi dans une tribune au quotidien Le Monde, alors que des ONG présentes sur le terrain ont mis en garde contre les risques de "catastrophe" d'une opération précipitée.

D'autres ONG ont insisté en revanche sur l'urgence de l'évacuation du camp avant l'hiver, "compte tenu des conditions de vie indignes des milliers de personnes qui survivent dans la jungle de Calais".

Trop dangereux

Un Afghan de 22 ans a confié sa hâte de partir du campement où il a vécu par intermittence depuis 2013. "Avant, j'aimais bien la 'jungle'. J'y avais mes amis et on y travaillait" dans les échoppes informelles qu'ils avaient ouvertes. "Mais maintenant, c'est trop dangereux. Toutes les nuits, il y a des tentatives de vol".

Certains occupants ont déjà été relogés dans des centres d'accueil de petite dimension en France, où ils pourront demander l'asile. Une quarantaine a été accueillie dans la Meuse (nord-est). Quatorze autres, surtout des Afghans, sont arrivés jeudi à Pierrefeu-du-Var (sud), un village dont les habitants avaient manifesté début octobre contre l'ouverture du centre prévu pour une trentaine de personnes.

De telles manifestations d'hostilité ont eu lieu dans plusieurs autres localités avant même l'arrivée des premiers occupants.

Inquiétude en Belgique

En prévision d'éventuels débordements, la Belgique a déjà renforcé les effectifs policiers dans la zone frontalière. Le ministre belge de l'intérieur Jan Jambon "fera tout pour qu'un camp de tentes ne s'installe pas en Belgique", a indiqué son cabinet vendredi.

ats, afp

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