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Le centre d'accueil provisoire de Rancate (TI) ouvre dimanche

Avant d'accueillir les premiers migrants dimanche, le centre de Rancate sera le théâtre de l'émission Arena de la tv alémanique SRF, en présence des conseillers nationaux Doris Fiala (PLR/ZH), Balthasar Glättli (Verts/ZH) et Marco Romano (PDC/TI) ainsi que du ministre tessinois Norman Gobbi (Lega). © KEYSTONE/FRANCESCA AGOSTA
Avant d'accueillir les premiers migrants dimanche, le centre de Rancate sera le théâtre de l'émission Arena de la tv alémanique SRF, en présence des conseillers nationaux Doris Fiala (PLR/ZH), Balthasar Glättli (Verts/ZH) et Marco Romano (PDC/TI) ainsi que du ministre tessinois Norman Gobbi (Lega). © KEYSTONE/FRANCESCA AGOSTA


Publié le 24.08.2016


Le centre d'accueil provisoire de Rancate (TI) ouvrira ses portes dimanche. Près de 150 migrants pourront y être hébergés le temps d'une nuit avant d'être renvoyés en Italie.

Ce centre s'adresse aux migrants entrés illégalement en Suisse et qui n'ont pas l'intention d'y déposer une demande d'asile. Si certains sont renvoyés illico, d'autres ne peuvent l'être directement, pour des raisons administratives. C'est à eux qu'est destiné le centre de Rancate.

Etabli dans une zone industrielle, le centre de Rancate remplacera les trois infrastructures de la protection civile du sud du canton actuellement en fonction, mais aucunement les lieux d'accueil pour les requérants d'asile. Ces derniers sont du ressort du Secrétariat d'Etat aux Migrations.

Délais respectés

Il y a quinze jours, face à l'afflux croissant de migrants très largement rapporté dans les médias, le gouvernement tessinois décidait l'ouverture d'un tel centre d'ici fin août, début septembre. Les délais sont respectés, a fait remarquer mercredi lors d'une conférence de presse sur place le président du Conseil d'Etat tessinois Paolo Beltraminelli (PDC).

Des mineurs non accompagnés seront accueillis à Rancate et le centre répondra à toutes les exigences humanitaires. Les questions logistiques seront facilitées, le processus de réadmission sera accéléré et la sécurité améliorée, faisait valoir le conseiller d'Etat en charge de la justice Norman Gobbi (Lega) il y a quinze jours. La nouvelle structure est co-financée par l'Administration fédérale des douanes.

Age difficile à déterminer

La halle industrielle réaménagée par la Protection civile a été pourvue de lits superposés installés derrière des parois de camouflage. Au premier étage, une partie séparée accueillera des familles avec enfants. Une société de sécurité privée sera chargée de la surveillance et des interventions d'urgence, a précisé le président du gouvernement.

A la frontière, la grosse difficulté est de déterminer l'âge des migrants, "un casse-tête pour nous", selon le commandant de la région IV du Corps des gardes-frontière, Mauro Antonini. Ce dernier rejette toutefois catégoriquement les accusations d'irrégularités lors de l'accueil des migrants.

Remarquable collaboration

Celles-ci ont été relayées par des organisations humanitaires après que les gardes-frontière ont reçu une visite inopinée d'un représentant du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU la semaine dernière. Aucune plainte n'a toutefois été émise. Et la collaboration avec les autorités italiennes "fonctionne remarquablement", souligne leur chef Mauro Antonini.

Quand le poste-frontière est occupé - soit de 07h00 à minuit -, les migrants ne pouvant entrer en Suisse sont directement remis aux autorités italiennes. Le centre de Rancate, à une dizaine de kilomètres de Chiasso (TI), est justement destiné à ceux qui arrivent hors de ces périodes, quand un renvoi de suite n'est pas possible, a précisé M. Antonini.

Fuite possible vers le nord

Mauro Antonini estime à près de 1500 le nombre de personnes qui essayent de passer la frontière au Tessin chaque semaine ces derniers temps. Les deux tiers sont renvoyés parce qu'elles ne veulent pas déposer de demande d'asile en Suisse. Les autres font en revanche cette démarche et entrent ainsi dans la filière gérée par le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).

Près de la moitié de ceux qui ont déposé une demande disparaissent ensuite des radars, a précisé Paolo Beltraminelli. La plupart d'entre eux ont sans doute tenté une échappée vers le nord.

ats

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