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Le cessez-le-feu décrété par la coalition a débuté au Yémen

Un cessez-le-feu unilatéral décrété par la coalition menée par les Saoudiens fait suite à une escalade des combats au Yémen, malgré l'appel de l'ONU à une cessation immédiate des combats pour protéger de la pandémie les civils (archives). © KEYSTONE/AP/Hani Mohammed
Un cessez-le-feu unilatéral décrété par la coalition menée par les Saoudiens fait suite à une escalade des combats au Yémen, malgré l'appel de l'ONU à une cessation immédiate des combats pour protéger de la pandémie les civils (archives). © KEYSTONE/AP/Hani Mohammed


Publié le 09.04.2020


Un cessez-le-feu unilatéral décrété par la coalition menée par les Saoudiens a débuté jeudi au Yémen. Ryad dit espérer que cette trêve permettra de contribuer à prévenir une propagation de la pandémie du nouveau coronavirus dans ce pays ravagé par la guerre.

Les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran et contre lesquels intervient la coalition depuis 2015, n'ont pas réagi formellement à ce cessez-le-feu de deux semaines, entré en vigueur à 11h00. Mais l'un de leurs responsables s'est montré sceptique: les Saoudiens "sont malhonnêtes et violent chaque trêve qu'ils annoncent", a-t-il déclaré.

L'annonce de la trêve vise à "éluder la véritable vision" pour une fin du conflit, a ajouté Yasser al-Houri, secrétaire général du Conseil politique, une haute instance dirigeante des rebelles. Il faisait référence à un plan de paix en cinq points présenté par les rebelles avant l'annonce du cessez-le-feu.

Percée diplomatique

Si la trêve tient, ce serait la première percée diplomatique depuis que les belligérants ont accepté un cessez-le-feu négocié par les Nations unies dans la ville portuaire stratégique de Hodeida (ouest) lors de pourparlers interyéménites en Suède fin 2018. Ce geste de conciliation fait suite à une escalade des combats au Yémen, malgré l'appel de l'ONU à une cessation immédiate des combats pour protéger de la pandémie les civils.

Un responsable saoudien, dont le pays dirige la coalition intervenant en soutien au gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale, a déclaré mercredi que la trêve pourrait être prolongée et ouvrir la voie à une solution politique plus large.

Dans le document publié par les rebelles avant l'annonce de la trêve, les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays dont la capitale Sanaa, développent de leur côté leur vision d'une fin du conflit. Ils appellent au retrait des troupes étrangères et à la fin du blocus de la coalition sur les ports et l'espace aérien du Yémen.

Ils exigent également que la coalition paie les salaires des fonctionnaires pour la prochaine décennie, et finance la reconstruction, notamment des bâtiments détruits lors des frappes aériennes.

"Urgence absolue"

L'envoyé spécial de l'ONU Martin Griffiths s'est félicité de la trêve. Il a appelé les belligérants à "cesser immédiatement toutes les hostilités", une "urgence absolue". Avant lui, le chef des Nations unies, Antonio Guterres avait estimé que seul "le dialogue" permettrait aux parties de "se mettre d'accord sur un mécanisme permettant de maintenir un cessez-le-feu à l'échelle nationale".

Le cessez-le-feu intervient alors que l'Arabie saoudite, confrontée à la chute des prix du pétrole, cherche à se sortir d'un conflit coûteux qui a tué des dizaines de milliers de personnes et déclenché ce que les Nations unies qualifient de pire crise humanitaire au monde. Mercredi, le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, a appelé les rebelles à "faire preuve de bonne volonté".

Le Yémen n'a annoncé jusqu'ici aucun cas de contamination par le nouveau coronavirus mais des organisations humanitaires ont averti d'un impact catastrophique.

ats, afp

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