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Le commandement de l'armée passe dans les mains de Philippe Rebord

Remise de l'étendard de l'armée suisse à Philippe Rebord (à droite) © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Remise de l'étendard de l'armée suisse à Philippe Rebord (à droite) © KEYSTONE/ANTHONY ANEX


Publié le 08.12.2016


Après 100 mois à la tête de l'armée, son commandant de corps André Blattmann a transmis jeudi à Morat les "clés" à son successeur, le divisionnaire Philippe Rebord. Le Valaisan entrera officiellement en fonction le 1er janvier prochain.

André Blattmann a remis l'étendard de l'armée suisse au ministre de la défense Guy Parmelin, qui l'a confié à Philippe Rebord. Faisant le parallèle avec une relève de la garde, le conseiller fédéral a souligné qu'il s'agit bien d'un changement d'homme, mais dans la continuité.

"Si la route est tracée, elle n'est pas construite et pavée pour autant, cela sera à vous de le faire, au quotidien", a déclaré Guy Parmelin en s'adressant au nouveau chef de l'armée Philippe Rebord.

Et le ministre de la défense de lui assurer, selon son allocution écrite, que sa tâche ne sera pas facile, trois défis principaux attendant le nouveau commandant de l'armée. "Continuer d'assurer la préparation nécessaire et suffisante de l'armée pour gagner face à des menaces et dangers toujours plus complexes" reste bien sûr le premier objectif.

Guy Parmelin a cité deux autres défis. "Mettre en place le projet de développement de l'armée (DEVA), en combattant l'inertie et les doutes qui peuvent apparaître", a-t-il dit. Et enfin se "battre avec et pour les ressources, qu'elles soient financières ou humaines, sans quoi l'énergie nécessaire pour aller de l'avant s'épuisera rapidement".

Se tournant vers André Blattmann, Guy Parmelin a relevé qu'il n'a pas eu la tâche facile lors de ses huit années et quatre mois à la tête de l'armée. "Et qu'on ne vienne pas me dire ici qu'être chef militaire en temps de paix est plus facile qu'en temps de guerre", a-t-il imagé non sans citer quelques exemples.

"Vous avez dû rassembler les morceaux épars d'une Armée XXI qui n'avait pas pu démarrer correctement, faute de moyens, et vous avez su en faire malgré tout un instrument crédible", a affirmé le ministre à l'adresse du retraité. Puis, tout en gérant, expliquant, convaincant, André Blattmann a "réussi à mettre en mains du pouvoir politique une conception cohérente du futur de notre Armée", le projet DEVA, a ajouté Guy Parmelin.

Appel à la collaboration

Le nouveau chef de l'armée Philippe Rebord a appelé à la collaboration. "Nous devons continuer d'avancer ensemble. Nous devons maintenir le cap du développement futur de l'armée", a-t-il dit selon le texte de son discours.

Il est parfaitement conscient que lui seul comme individu ne peut pas faire avancer l'ensemble du système de l'armée de manière décisive. Il sera aussi nécessaire de traiter les tâches à accomplir, "d'atteindre ensemble les objectifs communs dans l'armée de milice et professionnelle comme une équipe", a-t-il projeté.

Le chef de l'armée sortant, le commandant de corps André Blattmann, a exprimé ses remerciements pour tous ceux qui l'ont escorté le long de son chemin. "Ensemble et en rangs serrés, nous sommes capables de faire bouger beaucoup de choses, par exemple de faire avancer l'armée", a-t-il illustré d'après la version écrite de son allocution.

Dans cette perspective, si quelqu'un a le privilège d'être nommé à son actuelle fonction, cela doit avant tout être un engagement à servir: "Ce n'est pas une charge, c'est avant tout une responsabilité et beaucoup de travail, et, encore plus, des rencontres associées à beaucoup de bonheur", a rappelé André Blattmann.

Bilan positif et nombreux chantiers

La volonté commune de s'engager pour la sécurité du pays et d'apporter une contribution constitue un socle important pour le succès de la Suisse. Car tout le monde a besoin de sécurité, qui est la base pour la société, l'économie, la formation, la culture et le sport.

"C'est pourquoi nous tenons à ce que cela perdure à l'avenir", a dit le futur retraité, qui souhaite à son successeur la même bienveillance et le même soutien que ceux sur lesquels il a pu compter.

Il tire un bilan positif de son passage à la tête de l'armée, mentionnant aussi un point critique: "Je ne me fais pas d'illusion: il reste beaucoup de travail et de nombreux chantiers", a-t-il conclu.

ats

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