L'origine du grand globe céleste et terrestre de St-Gall est désormais connue: il a été construit à la fin du 16e siècle dans le Mecklembourg, au nord de l'Allemagne, par Tilemann Stella. Un parchemin découvert en 2016 a mis la puce à l'oreille des chercheurs.

Le globe de St-Gall, exposé au Musée national à Zurich depuis 1897, fait partie des objets culturels les plus importants de Suisse, écrivent jeudi le Musée national, la Bibliothèque abbatiale de St-Gall et la Bibliothèque centrale de Zurich. Jusqu'à présent, on pensait que le globe provenait d'Augsburg ou de Constance, dans le sud de l'Allemagne.

C'est un cuisinier d'Olten (SO) qui a trouvé le parchemin dans une brocante et l'a transmis à la bibliothèque centrale de Zurich. Le document représente avec une précision photographique le globe de St-Gall.

Portraits cachés

Selon les chercheurs, il s'agit d'un prospectus destiné à la vente du globe. Or, si le globe se trouvait dans le sud de l'Allemagne, vu sa valeur, les acheteurs potentiels se seraient déplacés pour voir l'original.

Cet indice a incité les scientifiques à intensifier leurs recherches sur le globe. Ils ont effectué des analyses radiographiques qui ont révélé trois portraits cachés de personnalités historiques qui renvoient à la cour de Mecklembourg.

Volé par les Zurichois

Cette découverte a permis de résoudre un des grands mystères du globe, souligne le communiqué. Les résultats scientifiques ont été publiés dans la Revue suisse d'art et d'archéologie.

D'une hauteur de 2,33 mètres, le globe réunit carte géographique et constellations célestes. Avec d'autres biens culturels, il a été volé en 1712 par les troupes zurichoises aux Saint-Gallois lors de la seconde guerre de Villmergen (AG), qui opposait cantons catholiques et protestants.

En 2009, Zurich a offert à St-Gall une réplique du globe, mettant fin à une dispute de près de trois siècles. Le Conseil fédéral avait oeuvré en tant que médiateur entre les deux cantons.

ats