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Le gouvernement français ne déviera pas de la réforme du Travail

Cette loi "va contribuer à faire reculer le chômage de masse", a affirmé la ministre du Travail Muriel Pénicaud. © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS
Cette loi "va contribuer à faire reculer le chômage de masse", a affirmé la ministre du Travail Muriel Pénicaud. © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS


Publié le 13.09.2017


Le gouvernement est "attentif" à la contestation contre la réforme du Code du travail, mais ne reviendra pas sur des mesures validées démocratiquement par le Parlement, a déclaré le 1er ministre français. Il s'exprimait après la première mobilisation contre elle.

Les manifestations contre la réforme du Code du travail ont rassemblé 223'000 personnes mardi en France, selon le ministère de l'Intérieur, et 500'000 selon la CGT, qui espère agréger les mécontentements.

"La contestation je la respecte, elle existe, elle est là, je l'écoute. La liberté de manifester est une liberté fondamentale en France et ceux qui s'inquiètent ou s'opposent à ce texte ont parfaitement le droit de manifester dans l'ordre", a réagi mercredi Edouard Philippe sur France 2.

"J'écoute, je suis attentif. Mais je me permets d'indiquer que les Français quand ils s'expriment par leur vote, au moment des élections, ils ont également le droit d'être respectés. Or la réforme que nous mettons en oeuvre, elle a été annoncée par le président de la République au moment de l'élection présidentielle", a-t-il souligné.

Majorité au Parlement

"Il faut aussi respecter dans une démocratie le Parlement quand il donne une majorité à un texte qui prévoit ces mesures", a-t-il poursuivi avant d'adresser un message à mots couverts au chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. "Où est la démocratie quand on conteste systématiquement la majorité parlementaire?", a-t-il demandé.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud a également exclu tout recul. "On ne va pas reculer. (...) Reculer par rapport à quoi? Par rapport à la concertation qu'on a faite, par rapport au mandat que le Parlement nous a donné? Non", a-t-elle déclaré sur BFM TV et RMC Info.

"Nous avons passé 300 heures de concertation avec les partenaires sociaux. Un syndicat - je respecte tous les syndicats en France - , le deuxième syndicat en France, décide de manifester dans la rue. C'est son droit le plus légitime", a-t-elle ajouté. Cette loi "va contribuer à faire reculer le chômage de masse", a-t-elle affirmé.

Encore des éléments à discuter

Edouard Philippe a précisé qu'il y avait "encore un certain nombre d'éléments à discuter (...) : la mise en oeuvre de ces ordonnances, les moyens qui seront accordés à l'ensemble des institutions qui font vivre le dialogue social. Les syndicats le savent parfaitement".

"Ce n'est pas du tout un bras de fer, je ne l'envisage pas comme cela", a-t-il dit sur France 2.

La CGT revendique 500'000 manifestants

Près de 500'000" personnes ont manifesté mardi dans toute la France contre la réforme du code du travail, a estimé dans ce contexte la CGT, qualifiant cette journée de "véritable succès". Mardi, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, avait dans un premier temps donné le chiffre de 400'000 manifestants.

"Les 200 manifestations, avec près de 500'000 personnes, sont aussi le reflet de nombreux arrêts de travail dans les entreprises privées comme dans les établissements publics. Et bien souvent, ces arrêts de travail ont été lancés à l'appel de plusieurs organisations syndicales", a ensuite écrit la CGT dans un communiqué.

"Notre ambition reste de construire des mobilisations encore plus fortes pour s'opposer à toutes les régressions sociales du gouvernement 'Macron'", ajoute la confédération. Elle a appelé à une autre mobilisation, le 21 septembre prochain, veille du Conseil des ministres consacré aux les ordonnances.

ats, reu, afp

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