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Le National accepte un texte de l'UDC pour interdire la burqa

La Bernoise Nora Illi, du conseil central islamique, s'était déplacée tout exprès au Tessin lors de l'entrée en vigueur de la loi cantonale pour interdire la dissimulation du visage (archives). © KEYSTONE/TI-PRESS/PABLO GIANINAZZI
La Bernoise Nora Illi, du conseil central islamique, s'était déplacée tout exprès au Tessin lors de l'entrée en vigueur de la loi cantonale pour interdire la dissimulation du visage (archives). © KEYSTONE/TI-PRESS/PABLO GIANINAZZI


Publié le 27.09.2016


La Suisse doit interdire le port de la burqa sur tout son territoire. Le National a accepté mardi par 88 voix contre 87 une initiative parlementaire de Walter Wobmann (UDC/SO), dont le texte reprend littéralement celui de l'initiative cantonale tessinoise.

A quelques mots près, il ressemble également à celui de l'initiative populaire pour une interdiction nationale de la burqa dans toute la Suisse. Walter Wobmann figure d'ailleurs dans le comité. L'UDC veut interdire le port de la burqa ou de toute autre pièce de tissu qui cache le visage, tout ou en partie.

Pour le Soleurois, il s'agit d'une question "de maintien de l'ordre public et de respect de la dignité de la femme". Au Tessin, l'initiative a pu être appliquée sans problème. De nombreux autres Etats européens et africains connaissent une telle interdiction ou veulent l'introduire, a expliqué Walter Wobmann.

Montrer son visage fait partie de notre culture, a-t-il ajouté, se défendant de s'attaquer uniquement à la burqa: "Ce sont tous les vêtements qui permettent de cacher son visage qui devraient être interdits". Il a réussi ainsi à convaincre la majorité.

La gauche et une partie du PLR ainsi que du PDC n'était pas de cet avis. En Suisse, la burqa ou le niqab sont très rares et ne constituent pas un problème, a rappelé Valérie Piller Carrard (PS/FR), au nom de la commission. Une interdiction pénaliserait par contre les touristes originaires du Golfe persique, et donc indirectement l'industrie du tourisme helvétique. Si des cantons veulent d'agir, ils peuvent le faire selon leur sensibilité.

Attendre le verdict populaire

Finalement, une initiative populaire ayant entre-temps été lancée, le peuple tranchera lui-même sur cette question. Dans ce contexte, même si les Chambres disent oui, la commission suspendra son traitement en attendant la décision populaire, a expliqué Kurt Fluri (PLR/SO).

Soutenant dans un premier temps le texte, la commission du National avait changé d'avis après le "non" clair de son homologue du Conseil des Etats à ce texte. La Chambre des cantons doit à présent se prononcer.

ats

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