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Le Sénat confirme la juge Barrett à la Cour suprême

Le Sénat a confirmé la nomination de la juge Amy Coney Barret à la Cour Supême (archives). © KEYSTONE/EPA/Leigh Vogel / POOL
Le Sénat a confirmé la nomination de la juge Amy Coney Barret à la Cour Supême (archives). © KEYSTONE/EPA/Leigh Vogel / POOL


Publié le 27.10.2020


A huit jours des élections, Donald Trump a enregistré une immense victoire avec la confirmation de la magistrate conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême des Etats-Unis. Celle-ci est désormais ancrée durablement et solidement à droite.

Malgré l'opposition des démocrates face à un processus jugé "illégitime" si près du scrutin présidentiel, les élus républicains, majoritaires à la Chambre haute, ont tous, à une seule exception, voté pour la candidate choisie par le président.

"C'est un jour historique pour l'Amérique", a jubilé Donald Trump lors de la prestation de serment de la magistrate, organisée dans la foulée à la Maison Blanche. Le président-candidat, tout sourire, a loué "les qualifications impeccables", "la générosité dans la foi" et "le caractère en or" de cette fervente catholique de 48 ans, mère de sept enfants et opposée à l'avortement.

Elle a pour sa part promis de tenir ses convictions personnelles à l'écart de son travail de juge. Le contraire "serait un manquement au devoir", a-t-elle estimé.

Bilan durable

La magistrate rejoindra dès mardi le temple du droit américain, où elle prendra le siège laissé vacant par le décès de l'icône progressiste et féministe Ruth Bader Ginsburg le 18 septembre.

La Cour suprême, arbitre des grands sujets de société aux Etats-Unis, comptera ainsi six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump.

Ce succès indéniable pourrait galvaniser les électeurs de la droite religieuse, qui sont reconnaissants à l'ancien magnat de l'immobilier d'avoir nommé, au cours de son mandat, plus de 200 juges fidèles à leurs valeurs dans l'ensemble du système judiciaire fédéral.

Quel que soit le résultat de l'élection du 3 novembre, ce bilan sera durable, car ces postes sont "à vie" et Donald Trump a choisi des magistrats globalement jeunes.

"Hypocrisie"

Prenant la parole une dernière fois avant le vote, le sénateur républicain Lindsey Graham a salué un jour "historique" et loué une "universitaire impressionnante". Amy Coney Barrett est "brillante, qualifiée", applique le Droit et ne se mêle pas de politique, a renchéri le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell, qui a imposé un calendrier extrêmement serré au processus de confirmation.

Son homologue démocrate Chuck Schumer a dénoncé leur "hypocrisie". Pour lui, la juge Barrett n'a pas été choisie pour ses qualifications mais parce qu'elle "a des opinions de droite radicale", notamment sur l'avortement, les droits civiques ou l'environnement. Avec emphase, il a fait part de sa "tristesse" face à ce qui est pour lui "l'un des jours les sombres de l'histoire américaine".

Quelques secondes après le vote, la benjamine démocrate au Congrès, Alexandria Ocasio-Cortez, a tweeté son soutien à une idée qui circule de plus en plus à gauche: augmenter le nombre de magistrats à la Cour suprême pour contrebalancer l'influence des juges nommés par Donald Trump.

"Toutes les options doivent être sur la table", a renchéri la sénatrice Elizabeth Warren, elle aussi une figure de l'aile gauche du parti démocrate. "Pas fan" de ce scénario peu populaire, le rival de Donald Trump Joe Biden ne l'a toutefois pas totalement écarté. S'il est élu, il chargera une commission de trancher.

"Pire président"

Favori dans les sondages, Joe Biden concentre l'essentiel de son discours sur le Covid-19 qui a emporté plus de 225'000 vies aux Etats-Unis, un lourd bilan dont il fait porter la responsabilité à son rival.

"Donald Trump est le pire président qui soit - la pire personne qui soit - pour nous diriger pendant cette pandémie", a-t-il encore déclaré lundi lors d'une visite surprise en Pennsylvanie, que son rival sillonnait au même moment.

Devant des journalistes, Donald Trump, sur la défensive, a dû jurer qu'il "n'avait pas" capitulé face au virus, après des propos ambigus d'un de ses proches. "Nous sommes définitivement en train de tourner la page", a-t-il encore assuré.

La veille, des déclarations du chef de cabinet de la Maison Blanche ont renforcé le sentiment d'une administration impuissante, voire dépassée par la situation. "Nous n'allons pas contrôler la pandémie, nous allons contrôler le fait qu'on puisse avoir des vaccins", avait déclaré Mark Meadows sur CNN.

Les démocrates s'étaient saisis de ces propos pour accuser l'administration républicaine de baisser les bras devant un virus qui poursuit ses ravages, avec près de 90'000 contaminations samedi, un record.

Face à ses partisans, Donald Trump a préféré jouer la carte économique, en résumant le scrutin à un choix entre "une reconstruction super rapide avec Trump ou une dépression avec Biden".

ats, afp

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