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Le sort des jeunes migrants de Calais est en passe d'être réglé

L'ONU a appelé la France à "offrir un hébergement approprié" aux exilés encore présents. © KEYSTONE/AP/EMILIO MORENATTI
L'ONU a appelé la France à "offrir un hébergement approprié" aux exilés encore présents. © KEYSTONE/AP/EMILIO MORENATTI


Publié le 28.10.2016


Une centaine de migrants, parmi les derniers présents dans la "Jungle" démantelée de Calais, ont embarqué vendredi pour des centres d'accueil ailleurs en France. Les mineurs parmi eux avaient auparavant été l'objet d'échanges aigres-doux entre Londres et Paris.

Laissés-pour-compte du démantèlement de la "Jungle", une centaine d'adolescents et de jeunes hommes ont dormi dans des abris de fortune aux abords du bidonville du nord de la France. Parmi eux, se trouvaient des dizaines de jeunes qui se disent mineurs. Faute d'avoir été enregistrés au cours des trois jours de l'opération, ils n'ont pas été admis au centre d'accueil provisoire (CAP) proposant 1500 places pour les enfants, à proximité de la "Jungle".

A la mi-journée, leur cas semblait en passe de se régler. Une cinquantaine d'entre eux, dont beaucoup de Soudanais, a embarqué à bord d'un car à destination d'un centre dédié aux mineurs, a constaté un journaliste de l'AFP. Un autre bus est parti une demi-heure plus tard, avec 34 autres jeunes, majeurs cette fois.

Un autre car était également prêt à partir pour embarquer une quinzaine de migrants faisant partie du même groupe. Les autres, entre 20 et 30, ne se sont pas présentés pour le départ.

Plus tôt dans la journée, l'ONU a tiré la sonnette d'alarme. Elle a appelé la France à "offrir un hébergement approprié" aux exilés encore présents et demandé que "des arrangements spéciaux soient pris pour assurer la sécurité et le bien-être des enfants".

Pomme de discorde

Le sort de ces mineurs isolés a également provoqué des tensions jeudi soir entre la Grande-Bretagne et la France. Chacun s'est renvoyé la responsabilité de cette urgence humanitaire. Le gouvernement britannique a pressé Paris de "protéger comme il se doit" les mineurs toujours bloqués dans la zone, provoquant la "surprise" des autorités françaises.

Les ministres français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du Logement, Emmanuelle Cosse, ont rappelé que "ces personnes (...) poursuivaient un projet migratoire d'installation au Royaume-Uni". Ils ont demandé que Londres "prenne rapidement ses responsabilités et accueille ces mineurs, qui souhaitent être transférés au Royaume-Uni".

Depuis la mi-octobre et durant le démantèlement de la "Jungle" de Calais, 1451 mineurs ont ainsi été "mis à l'abri" en France, tandis que le Royaume-Uni a ouvert ses portes à 274 mineurs isolés, ont fait valoir les ministres français.

Agents britanniques sur place

En vertu des règles européennes sur le regroupement familial, les mineurs ayant un proche en Grande-Bretagne peuvent espérer y être accueillis. Une disposition britannique sur les migrants "vulnérables" concerne les autres.

Vendredi, des agents britanniques étaient présents dans un centre de conteneurs jouxtant la Jungle où ont été logés les mineurs isolés. Ils examinaient leurs dossiers pour voir si ces enfants et adolescents peuvent passer Outre-Manche. Parmi eux, deux jeunes Soudanais ont obtenu le précieux sésame. Ils se réjouissaient "d'avoir dormi à l'abri". "Maintenant, c'est parti pour l'Angleterre", ajoutait l'un deux.

ats, afp

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